J’ai beaucoup aimé le film alors qu’il risque de décevoir les afficionados du genre devant la faible intensité des scènes chaudes. Mais privilège du tradhiseur, j’ai apprécié d’avoir passé une quinzaine de jours en compagnie de Rena et Yuko à essayer de transcrire leurs pensées intérieures au milieu du flot de leur paroles. Ces filles parlent et couchent (relativement) peu.Mais, toute la thématique du Roman Porno est bien là (sexe, amour, relation homme-femme), plus subtilement évoqué qu’étalé. A quoi sert le sexe ? Doit-on aimer en même temps ? Ces hésitations, ces retournements, ces pensées intérieures pour ces pas-encore-adultes sont fort bien traitées. La thématique du voyage enrichit le propos : partir et rencontrer les autres et se connaître. Rena mène le récit, mais Yuko le vit plus ardemment. Kaori Takeda (Rena), Ako (Yuko) qu’Ohara a réussi à enlaidir, et même Yuko Katagiri (Tokie, femme contrainte de se prostituer) donnent une vraie profondeur à leur personnage. L’histoire est tirée d’un livre éponyme d’Osamu Hashimoto sur lequel Narito Kaneko a bâti un scénario agréable. Les qualités de l’équipe de Kôyû Ohara ont fait le reste. Montage, cadrage, décors enneigés, petites ruelles, trains, flashbacks dont on ne sait s’ils sont vrais ou fantasmés, sincères ou faux…, tout participe de cette ambiance où les jeunes filles cherchent à s’épanouir. Finalement, malgré son ton léger, cette œuvre est plus profonde que nombre de titres présents ici.