Après son coup d'essai sur Blood Feast - dans lequel un impayable épicier egyptien aux sourcils broussailleux et au regard mauvais massacre ses client en vue de rituels païens - Herschell Gordon Lewis persiste et signe avec Two Thousand Maniacs!. L'histoire d'un village perdu dans la campagne du Sud des Etats-Unis qui commémore chaque année la défaite face aux soldat de l'Union lors de la guerre de Sécession en zigouillant quelques étrangers de passages venus des états du Nord.

Le film s'ouvre sur un improbable air de country qui annonce d'entrée de jeu le ton décalé du film. On remarque assez vite que les acteurs sont tout aussi misérables que dans Blood Feast. En revanche, Il y a un net progrès dans la mise en scène et le film est bien plus agréable à suivre. Le côté délirant du récit aide aussi à garder un rythme relativement soutenu. Mais soyons clair, nous sommes ici face à du cinéma bricolé et ni le budget ni les techniciens ne suffisent à faire un vrai travail sur l'image ou la mise en scène.

Le plat de résistance est bien sûr constitué par les multiples scène gores. Et il faut avouer qu'on est très bien servi. C'est hallucinant de voir que Lewis parvient à mettre en scène des séances de tortures extrêmement poussées, réussies et inventives. L'ambiance verse dans la démence au fur et à mesure de l'histoire et les moyens mis en œuvre par les habitant de Pleasant Valley pour trucider leurs hôtes de la façon la plus ludique possible sont à la fois cruels, choquants et drôles. C'est assez intéressant de voir que l'artisan de ce morceau de cinéma complètement allumé place ici la barre très haut en terme de scènes d'horreur. A tel point que nombre de films d'horreur contemporain apparaissent bien fades face aux débordements de cruauté de nos chers rednecks. Les clichés ont la vie dure...

Finalement, c'est son ambiance délicieusement outrancière qui permet à Two Thousand Maniacs! de se hisser dans le panthéon du cinéma d'horreur et de faire même oublier le premier vrai film gore qu'est Blood Feast. Et j'ai envie de dire que c'est tout à fait justifié puisque des jalons extrêmement important sont posés. La figure du cul-terreux dégueulasse et cannibale qui tombe sur le râble de voyageurs égarés est presque devenu l'emblème du genre. C'est aussi la preuve que l'ambiance est tout aussi importante que la présence de scènes graphiques pour instillé l'horreur dans l'esprit du spectateur. Une leçon oubliée le plus souvent.

Un film qui m'a beaucoup plu et dont je garde une sensation de folie à l'image de son final génial qui introduit une dimension fantastique au son du thème loufoque qui a également servi à l'introduction.

"The South's Gonna Rise Agaaaaain!"
Etheroman
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le 19 août 2010

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