Une belle journée pour mourir. Vraiment ? J’avais quitté McClane sur un malentendu ; Die Hard a créé un nouveau genre dans le cinoche d’action, avec le survivor ultime, le mec qui en prend plein la toujours chargés de bonnes cartouches), blagues parfois foireuses mais souvent efficaces, d’explosions en tous genre ou encore boss machiavéliques pondant des plans à double voir triple lecture s’en sort pas trop mal. Bien entendu, on avait eu auparavant des survivors ; de Schwarzy dans Commando à Riggs dans la série des Armes fatales, on avait été servit. Oui mais ce McClane avait gagné ses galons avec deux premiers opus vraiment sympa – avec en plus un héros qui souffre un peu et en prend plein la tête !!! -, un troisième meilleur que le précédent (Jérémy Irons powa) mais dont on pressentait déjà le coup de mou d’une franchise. Et puis il y avait eu ce 4, terriblement niait et mauvais. Alors quoi, je parle du passé, je n’ai encore rien dit sur ce nouvel opus. Pire, je vous ai déjà saoulé avec une phrase précédente bien longue. Il se trouve que, contrairement à ce 5è film, j’ai un début de logique démonstrative, de réflexion oserai-je même, dans mon analyse.

Que retenir de cette expérience ? J’ai bien les zincs, les coucous, les faucheuses de marguerite : ce fut un réel plaisir de voir évoluer deux hélicos emblématiques de l’ex-URSS à savoir le redoutable Hind et l’énorme Halo. Yulia Signir est vraiment jolie. C’est sympa aussi de revoir Sucre ; alors, quoi de neuf depuis ta sortie de Fox River ?

Voilà, on a fait le tour de ce que je retiendrai. Des cascades en pagaille, ça flingue à tout va ; John peut valser dans les airs dans son camion, il se relève tout de même sans une égratignure ; même pas KO plus de 10 secondes. L’âge maintient en forme, d’autant que le fiston tient largement moins la marée, il saigne dès la première explosion. John se prend des coups, il est mort de rire, John se fait tirer dessus, ben lui il touche direct. John redevient en peluche un papa et se réconcilie avec son con de fiston, retrouve sa fille …

Ce film est vide. On touche du doigt le néant scénaristique, la simple succession de scène d’action, par ailleurs correctement mises en place et filmées. Tout va dans le sens d’un public lobotomisé qui est venu pour voir des trucs qui pète. Ce public est ignorant et naïf : on peut donc y aller. On est en Russie ? Alors cliché numéro 1 le Russe est un boss des échecs. Du coup on se doute bien que le gentil est en fait le méchant qui a un coup d’avance, on ne croit pas une seconde à la scène de prise d’otage de la fille (ouai mais John l’a sentit dès le départ, pas comme son con de fils). Ah non, on est con, j’oubliai, donc seul John s’en rend compte. On est en Russie ? C’est plein de terroristes tchétchènes qui laissent leurs bagnoles pleines de flingues, sans gardes, pour aller en boîte. Heureusement John a les clés sur lui. On est en Russie ? Surement un truc de nucléaire ? Nucléaire ? Tchernobyl. Oui c’est en Ukraine. Oui on ne peut relier Moscou à la région du Pripyat en moins 12 h mais on s’en cogne, c’est John et en face des spectateurs lobotomisés. Et puis merde, le scénario précise 1 journée ! Ukraine, Russie, c’est pareil : un truc qui s’appelait URSS, on y boit de la Vodka, les filles sont jolies bien que retorses, et tout se fini par davai ou en ppoov, donc on s’en fout, ça passera. Les méchants arrivent en hélico un poil avant John et fiston en tuture ? ON S’EN FOUT, ça passe, comme c’est gros.

Finalement, à bien y repenser, je n’ai peut-être pas compris ce film : dès le début John reçoit de sa fille un livre, « La Russie pour les idiots ». En fait le film, c’est la salle. John nous regarde et se marre. Ypikai, pauvres cons, semble-t-il nous dire. Vous vous êtes vus ? Et en plus vous payez pour me voir faire des choses aussi improbables, pour suivre une histoire aussi vide ? Ben je vais en faire un 6 !
Par charité je passe sur le truc ultime, le baygon anti-radiation dont les Japonais ignoraient visiblement l’existence à Fukushima. J’espère que Die Hard 5 est sorti au pays sur Soleil Levant, au moins ils sauront dans quoi investir.

On en vient à la conclusion, l’explication du titre. J’ai découvert récemment que le premier Die Hard failli être en réalité Commando 2 ; Schwarzy a refusé, ouvrant la porte à notre John McClane. Et bien, en y repensant, au regard de ce moment singulier de crétinerie explosivement cascadeuse, Commando est bel et bien un chef d’œuvre.

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le 22 févr. 2013

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Aqualudo

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