Dinner for few
6.6
Dinner for few

Court-métrage de Nassos Vakalis (2014)

Entre des porcs humanoïdes obèses, un esclave non considéré, des chats maigres qui se battent pour avoir un peu de
nourriture et attirer l’attention des porcs, tout ça dans une ambiance pesante avec cette animation « faux-dessin » qui a un peu vieilli, Nassos Vakalis nous traîne dans son univers et nous expose notre société.

Sans dire un mot, nous voyons ces riches porcs s’emparer de tout ce qu’ils peuvent pour leur propre intérêt, en ne laissant que quelques miettes aux pauvres chats.
Un tableau bien morbide où chacun reste à sa place. Les chats aux sols, dépendent totalement du choix des porcs, prêt à se battre pour un peu de considération et de nourriture. Les porcs, enchaînés par la corruption les uns aux autres, profitant de tout, jamais rassasiés.
Mais tout comme la terre, leur monde arrive à sa limite, et ils ne prennent plus en considération les chats autour d’eux.

Et là, ça devient intéressant. Le tableau on l’avait, il nous faut pas longtemps pour retrouver notre société quotidienne dans ce cadre. Mais Nassos Vakalis nous montre en premier temps la tension entre les porcs, entourés par un décors insalubre qui ne cache plus le désastre qu’ils ont commis.
Mais ce sont finalement les chats qui s’unissent malgré leur tentions et différences (couleurs) pour prendre le pouvoir qu’ils voient depuis le début sans jamais y goûter.
Souhaitant une société plus juste, les chats, transformer en un tigre noir et blanc, s’attaquent en premier au porc de la justice qui protège finalement les autres. Un à un, ils succombent à la rage et détresse des chats.

Quand la tension règne, la colère dépasse les différences, et anéanti l’ordre établi.

Nassos Vakalis auraient pu s’arrêter là et montrer une vision remplie d’espoir.
Mais finalement, on ne voit que la suite presque logique de la situation. Les chats ont désormais du pouvoir, ils ne sont plus dépendants d’autres. Ils possèdent ce qu’ils ont toujours désiré, et ne voudront certainement pas le perdre.
Les chats deviennent des porcs.

On retrouve ce même système dans Sans Filtre où posséder le pouvoir est d’abord une attaque qui se transforme très vite en défense. Personne ne veut perdre le pouvoir quand ils le possèdent bien qu’on méprise ceux qui en ont.

On ne peut qu’imaginer que les nouveaux porcs vont subir le même sort, encore et encore. Personne ne serait assez fou pour ne pas garder le pouvoir.
Et pourtant, ils finissent toujours par en payer le prix.

nthn_devill
8
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Créée

le 17 janv. 2024

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