District 9 est un film de science-fiction américano-néo-zélando-sud-africain réalisé par Neill Blomkamp. Il est partiellement présenté dans un format de found footage, avec des interviews fictives, des séquences d'actualités et des vidéos de caméras de surveillance. L'histoire est une critique sociale, abordant les thématiques de l'humanité, de la xénophobie et de la ségrégation sociale. Un vaisseau spatial extraterrestre apparaît au-dessus de Johannesburg, en Afrique du Sud. Ces extra-terrestres insectoïdes mal en point sont confinés dans un camp d'internement appelé District 9. Vingt-huit ans plus tard, lors de la réinstallation des aliens par le gouvernement dans un autre camp, l'un d'entre eux, nommé Christopher Johnson, est sur le point d'essayer de s'échapper de la Terre avec son fils. Il croise le chemin d'un bureaucrate responsable de la relocalisation des aliens qui va être mêlé d’une manière inattendue à son destin.

Je me souviens d’avoir essayé de visionner ce film un jour et je n’avais pas du tout accroché. Je ne me souviens même pas être allé jusqu’au bout. J’avais pris le film au premier degré, et j’avais été déconcerté par la légèreté du personnage principal face à la gravité de la situation. Il y a une contradiction entre ce que l’on voit à l’écran et l’ambiance joyeuse avec laquelle les individus évoluent dans l’environnement ambigu du District 9. Aujourd’hui que je revois ce film (et que je suis allé jusqu’au bout), je comprends l’intention de la production: proposer une allégorie de l’apartheid, et je trouve même que c’est très bien amené. Il y a une certaine forme de génie dans cette production, qui n’est pas tout de suite palpable. Les vingt premières minutes de film sont franchement lunaires. Voilà pourquoi j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Pour autant, le film s’illustre par de nombreuses qualités. L’évolution des personnages est spectaculaire. Je ne pensais pas que je prendrais en empathie Wikus, que je trouve insupportable au début du film, mais ce qui lui arrive chamboule nos certitudes. J’ai aimé la manière dont l’histoire se termine. J’ai envie de voir une suite d’ailleurs.

Côté technique, les effets spéciaux sont plutôt maîtrisés. Le casting est correct. J’ai adoré l’ambiance musicale avec les sonorités sud-africaines qui donnent à l’œuvre une aura particulière.

Pour ce qui est des défauts, je trouve qu’il y a une définition absolument maladroite du peuple sud-africain, représenté comme des barbares criminels qui bouffent littéralement les gens. Je trouve que cela renvoie à des clichés désastreux, et j’aurais aimé que la production fasse preuve d’un peu plus d’intelligence et de nuance sur ce point. Mais cela s’inscrit dans une intention plus générale, il est vrai que le film ne brille pas pour sa finesse. Tout est un peu abrupt et direct.

Finalement, je trouve que ce film est tout à fait unique. Il y a un certain discours politico-philosophique qui amène à nous poser beaucoup de questions sur la condition humaine et les relations entre les peuples. C’est réussi et le film ne manque pas d’action. Il arrive à être divertissant et spectaculaire. C’est un film particulier, mais très bon.

Casse-Bonbon

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