Dix-huit heures d'escale compactées dans 1h30 d'un film qui a d'abord l'apparence d'un polar de série B, avant d'avoir de vrais airs de nanar. Au Havre, un journaliste et don Juan offre ses services à une mystérieuse et belle passagère d'un paquebot. Mauvais plan. Le voilà mêlé, avec sa photographe attitrée, à une histoire de gangsters.
L'originalité du film est de réunir les deux anciens jeunes premiers Jean-Pierre Aumont et Georges Marchal, en anciens copains des bataillons d'Afrique ; et éventuellement de se situer dans le port du Havre.
René Jolivet met en scène un scénario qu'il a écrit, mal écrit probablement. A moins que ce soit sa réalisation qui saborde son sujet. Toujours est-il qu'on s'aperçoit vite, au-delà de la faiblesse de l'intrigue et de la futilité de ses péripéties, de la grossièreté de la direction d'acteurs et des personnages.
En photographe pipelette et indiscrète, Geneviève Kervine, tout en sottise, en fait des tonnes ; elle est la part de comédie du film et contraste avec l'autre rôle féminin, celui de Maria Mauban, cloîtrée dans une gravité compassée. Georges Marchal, dans son commissariat qui ressemble à un moulin, est un policier qui raconte l'enquête en cours devant tout le monde.
L'intérêt pour le film provient exclusivement de ses incongruités et approximations.