Django, have you never loved again?

C'est sur une musique de Luis Bacalov racontant l'histoire du héros et un plan caméra vibrant que s'ouvre Django. On y voit un homme de dos, aux vêtements sales, traînant dans la boue un cercueil, pendant trois minutes. Dix minutes plus tard, une femme s'est déjà fait fouetter à mort et le nombre de morts à déjà atteint la dizaine. Quelques minutes plus tard encore, le nombre de morts a triplé.

Django est l'un de ces films que l'on va adorer ou détester immédiatement dans les premières minutes. Considérée par certains encore comme son meilleur western, l'oeuvre de Corbucci s'est fait remarquer pour un niveau de violence encore jamais atteint dans un western, et même dans un film en général. Les westerns américains n'ont jamais beaucoup forcé sur la violence (probablement à cause du code de censure régissant jusqu'en 1966), et la trilogie du dollar de Sergio Leone alors sortie à l'époque ne se caractérisait pas par autant de violence que dans Django.

Et force de constater que, dans cette vision la plus opposée qu'il soit aux films de la vieille période américaine, ça marche ! Ce n'est pas que la quantité d'hémoglobine présente qui le diffère, mais également les décors vraiment sales, un village perdu censé être situé à la frontière qui n'est qu'un terrain boueux d'affrontement entre deux bandes rivales, les ancêtres du KKK face à des mexicains.

Pire encore, le personnage incarné par la nouvelle star italienne vantée de l'époque, Franco Nero, ne montera jamais sur un dos de cheval durant tout le film ! Ces derniers tombant comme des mouches, au même titre que les humains. Le mythe du cow-boy à l'américaine à nouveau piétiné.

Si l'histoire n'est pas des plus originales qui soit, il y a néanmoins de nombreuses trouvailles, en plus de l'ambiance générale décrite ci-dessus. La véritable fonction du cercueil de Django, ou ses plans assez dingues pour se sortir de diverses situations.

Finalement, la chose la plus gênante sont plusieurs de ces plans de caméra tentant d'imiter ceux de Leone, mais sans grand génie, et qui plus est sont souvent incapables de rester fixes...

Django est donc une grande première incursion de Corbucci dans le monde du western, et sans révolutionner le spaghetti comme l'aura su faire Leone, il impose un nouveau degré de saleté et de violence dans une représentation italienne du western qui l'était déjà suffisamment en comparaison des américains.

À voir donc, et il s'agit de l'authentique film qui a crée des tas de copies nommées "Django" dans le titre aussi, mais qui n'avaient rien à voir avec...
mangiaretout
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs westerns-spaghetti

Créée

le 4 mars 2012

Critique lue 1.1K fois

17 j'aime

mangiaretout

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

17

D'autres avis sur Django

Django
B_Jérémy
7

La violence engendre la violence

Merci. De quoi ? De ce que tu as fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour toi. Merci quand même. Arrête de me remercier. Qui sait si j'ai bien fait. Je te remercie parce que,...

le 24 juil. 2020

56 j'aime

35

Django
Gothic
5

Django Renard contre Jamie Foxx

Lacune vieille de plusieurs décennies, je m’étais juré de voir ce "Django" version Corbucci, après m’être délecté de l’essai Tarantinesque quasi-éponyme. Si Nero arrive à incarner ce personnage...

le 30 déc. 2013

48 j'aime

14

Django
Torpenn
4

De la petite bière...

Adulé ici comme ailleurs à un niveau parfaitement incompréhensible, Django se révèle en tout cas parfaitement caractéristique du western spaghetti, les films de Leone s'apparentant de plus en plus...

le 30 janv. 2012

48 j'aime

16

Du même critique

Blade Runner
mangiaretout
10

Ce n'est pas un chasseur de primes

Tout a déjà été dit sur Blade Runner. Il s'agit peut-être bien du film ultime de science-fiction, et également un des meilleurs films de tous les temps. En un seul film, un background déjà...

le 1 mars 2012

45 j'aime

Gatsby le magnifique
mangiaretout
2

Quand Hollywood (3D) rencontre la littérature classique, vieux frère

Premier point intéressant à propos de ce film, sa réception: La critique française semble avoir plutôt bien accueilli le film. La critique américaine a été mitigée, voire même démonté le film. Cela...

le 28 mai 2013

34 j'aime

5

Harry Potter et les Reliques de la Mort
mangiaretout
5

L'épilogue n'existe pas. L'épilogue n'existe pas. L'épilogue n'existe pas. L'épilogue n'existe pas.

Bon, il y a plein de bonnes choses dans ce livre. Des moments assez épiques, les relations assez intéressantes entre les personnages, des rebondissements corrects... Je pense même que le passage avec...

le 26 juil. 2011

33 j'aime

13