La fourrière à post-pubères
Les gens qui me connaissent un tant soit peu ne seront pas étonnés que j'aie accouru pour aller voir ce film : un univers carcéral (un de mes sujets de prédilection), des mecs jeunes et nus en plus, et une réalisation de Kim Shapiron, dont j'ai jusqu'ici relativement respecté le travail. Si on ajoute à ça une bande son vraiment bandante, on a les ingrédients réunis pour me faire kiffer la vaïbze. Sauf que... le film est loin d'être parfait à mes yeux, je m'en vais vous dire pourquoi.
Dog Pound met ainsi en scène trois adolescents : Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants ; Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence et Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation.
Une même sentence pour eux : la prison pour délinquants juvéniles d'Enola Vale. Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau...
Dog Pound se concentre surtout sur les acteurs. Ces derniers viennent, pour la très grande majorité d'entre eux, vraiment de maisons de redressement. Adam Butcher est ici vraiment ouf et constitue d'ailleurs la vraie révélation du film. Il a été à ce propos contacté pour jouer dans un des nouveaux projets de Steven Spielberg, on attend le résultat avec impatience...
Au niveau scénario, Dog Pound manque malheureusement d'une fin plus aboutie et surtout de la raison de base de l'incarcération de Butch qui est totalement absente et nous laisse ainsi sur notre faim. La fin est donc trop brute et on ne comprend pas toujours les motivations des uns et des autres, ce qui est un peu dommage.
Au niveau réalisation, Kim Shapiron s'en sort plus qu'honorablement même si on sent la patte de Romain Gavras qui fout un peu la merde. La violence est bien présente et réelle mais elle manque de réflexion à mon goût. Du coup, Dog Pound échoue là où la série Oz et Un Prophète réussissaient : laisser le spectateur digérer ce qu'il voit.
Au final, Dog Pound manque de subtilité mais est contrebalancé par la violence brute, qui a le mérite d'impressionner et de mettre une véritable claque, cependant : le film de Kim Chapiron méritait plus d'explications vu le sujet traité qui est loin d'être anodin.