Don Jon, comme un sentiment d'inachevé (spoilers)

Si on devait résumer le film à la va vite, ça donnerait :
Don Jon est un macho, accro au porno. Il rencontre la très fleur bleue et psychorigide Barbara, qui ne supporte pas son addiction. Il finit par trouver "l'amour" dans les bras d'une femme un peu plus vieille, mais qui va changer sa vision des choses.
Peut on résumer ce film à ça ? Oui... et non. Ce film traite de sujets intéressants, comme l'addiction au porno. Le rapport complètement décomplexé qu'entretient le personnage avec la chose est assez... dérangeant (car il peut tomber les filles comme il veut, pourquoi donc s'encombrer du porno ? ce film y répond, de façon intéressante) et sans honte aucune. Qui n'a jamais ressenti ce petit moment de honte et de déprime après ce genre de moments, pourtant ?
Au final, on se rend compte qu'hommes et femmes ont chacun leurs illusions, tout aussi éloignées de la réalité. La plantureuse Barbara est, il faut l'avouer, une sacrée garce, avec un égo gros comme ça, et une vision complètement décalée de la réalité... tout autant que Don Jon, au final. On pouvait s'attendre à une "rédemption" mielleuse du personnage principal, mais le film nous épargne (heureusement) ce genre de poncifs. Cependant.... ce film explore des pistes intéressantes, mais n'en développe réellement aucune. Les personnages restent au final superficiels (dommage, la relation entre Jon et son père est intéressante) La dernière demi heure, la plus riche, laisse elle aussi un sentiment d'inachevé. Ce film est incontestablement intéressant, et multiplie les clichés... sans pour autant que ceux ci deviennent trop lourds (ouf !) mais reste quand même une impression d'inconsistance, de travail non fini. A découvrir néanmoins.