Donjons & Dragons : La Communauté de l’Ennui

Dans la famille franchise pognon, je demande le petit frère geek. Après trois films mauvais si ce n’est outrageusement calamiteux, l’adaptation du célèbre jeu de rôle d’heroic fantasy se voit enfin offrir un budget digne de son immense communauté. Dans cette nouvelle histoire, Edgin, voleur sans talents, et Holga, guerrière redoutable, s’embarquent dans une quête aux côtés de Simon, magicien médiocre, et Doric, druidesse cornue métamorphe, pour sauver Kira, la fille d’Edgin, des mains de Forge, seigneur cupide de Padhiver. Aussi imprévisible que les fameux lancers de dés icosaèdres, l’aventure des quatre modestes compagnons se heurte aux machinations insipides des Mages rouges de Thay, au déboulé d’un inoffensif dragon obèse et à l’organisation d’une copie sans saveur des Hunger Games. Le jeu tantôt amorphe, tantôt surexcité de Chris Pine, Michelle Rodriguez et Justice Smith, accompagnés par un Hugh Grant compensant visiblement sa déception de ne pas avoir intégré le MCU, fait rapidement oublier les sympathiques traits d’humour parsemés avec parcimonie. Sans susciter de douleur rétinale, le film s’illustre avant tout comme une piètre imitation de la glorieuse trilogie de Peter Jackson, lente, ennuyeuse et paradoxalement très prévisible.