"Les sentiers de la perdition ou de la redemption !"

Les poings comme unique moyen de hurler sa colère, sa tristesse à la face du monde. Voilà ce qu’est “Donnybrook” de Tim Sutton. Entre “Les Brasiers de la colère” de Scott Cooper et plus récemment “Skin” (déjà avec Jamie Bell) de Guy Nattiv, le film est un cri de détresse désespéré parcourant un drame des plus désespérants.
Ex-marine, vétéran, Jarhead (jamie Bell), père de famille et compagnon de Tammy, une junkie, n’a d’autres choix que de voler et braquer pour survivre. Seul le “Donnybrook”, un tournoi clandestin de combats à poings nus avec 100.000 $ de récompense pourrait sortir Jarhead et les siens, de la misère. Tourné à la manière d’un film choral, plusieurs destins s'entrecroisent. De son côté, Angus (Frank Grillo), ancienne gloire des combats clandestins est aujourd’hui devenu un dealer aussi minable qu’impitoyable. Pour son buisness, Angus est accompagné de sa soeur Délia (Margaret Qualley), qu’il violente, le duo fournit les environs en méthamphétamine et n’hésite pas à tuer quand l’occasion se présente. Le couple est dans le collimateur de l’étrange Shérif Wallen (James Badge Dale), un toxico notoire, qui voue une haine particulière à Angus. Vous l’aurez compris, “Donnybrook” est une épreuve de chaque instant, le portrait, une fois de plus glaçant de l’Amérique des laissés-pour-compte, confère au long-métrage une vision post-apocalyptique tant la société dépeinte par Tim Sutton est arrivée à un point de non-retour. Accompagné par une partition musicale à la sonorité de tragédie grecque et une photographie souvent sombre et minimaliste mais toutefois superbe, le film peut envoûter autant que rebuter. L’errance et le désespoir des personnages les poussent inexorablement à franchir l’autre rive du Styx - laissant derrière eux leurs anciennes vies - jusqu’aux portes de l’enfer, pour rejoindre le Donnybrook, et son totem en flamme, lieu de perdition où l’homme s’abandonne à ses instincts les plus primaires, l’endroit où tout finit, ou alors tout recommence !

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le 26 avr. 2020

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