Dans un avenir proche, afin de lutter contre la surpopulation et ses effets néfastes (alimentation, ressources...) des scientifique mettent au point le downsizing. Cette technique permet de réduire la taille des individus à 12cm de manière définitive. Plus qu'un moyen de sauver la planète, il s'agit aussi d'un moyen d'augmenter considérablement son niveau de vie. Paul et Audrey Safranek décident de sauter le pas vers cette promesse... mais, après une séquence de réduction aussi industrielle que froide et chirurgicale, tout ne se passe pas comme prévu...
Matt Damon nous joue un Paul Safranek assez transparent, pommé, naïf et sans aucune saveur ou volonté avec zéro charisme. A l'opposé on va retrouvé un Christoph Waltz qui nous joue un Dusan Mirkovic bon vivant et, surtout, on va avoir une Hong Chau qui explose l'écran avec son personnage de Ngoc Lan Tran autant autoritaire (surtout avec Matt Damon) que généreuse. Ce caractère doublé d'une franchise et d'un côté décalé (faut voir comment elle parle du décés de ses amis liliputiens) le tout avec ce jeu surjoué typiquement asiatique fait qu'une bonne partie de l'humour repose sur elle. Il faudra d'ailleurs attendre son arrivé pour que le film commence enfin à réellement décoller niveau humour.
Car malheureusement l'humour ne joue quasiment pas sur la différence d'échelle entre le monde "normal" et le monde rétréci. Et oui, le monde rétrécie si on ne vous prévient pas, c'est comme chez nous !!! Les appartements/maisons sont normaaux avec du mobilier normal. Les gags auraient pourtant pu être légion : pourquoi ne pas utiliser des Playmobile / Lego pour le mobilier ? Pourquoi ne pas utiliser un smartphone comme écran géant dans le salon ? Un face à face avec des animaux de companie non rétrécie ? Des jouets en guise de transport ? Des idées simples, loin d'être extraordinaire mais qui aurait apporté un indéniable plus humoristique. De même on a assez peu de séquence mettant en scène gens normaux et liliputiens ensemble (2/3 séquences dans des transports en commun, quelques rencontres entre amis / collègues). A la bande annonce et au pitch du film s'il y avait bien une chose qu'on attendait c'était ça : des gags sur les échelles comme dans le film "chérie j'ai rétrécie les gosses" et ses suites.
Mais le gros défaut du film c'est que régulièrement Alexander Payne plombe l'ambiance de sa comédie en nous ressortant les thématiques écologique (réchauffemenbt climatique, problème des ressourses...) ou socio-économique (travail, lutte des classes, discrimination...). Oui, ce sont des thématiques qui pourraient être intéressantes à traiter dans le cadre d'un film sérieux, mais dans le cadre d'une comédie qui a déjà du mal à décoller cela ne contribue qu'à plomber l'ambiance. Sans jouer à fond la carte de l'humour avec le jeu des échelles ni aller à fond dans le sérieux tragique, le film se retrouve avec le cul entre deux chaises pour n'être au final qu'un film moyen avec quelques rigolades.