Dans la série des films que j'avais vu petit et que je rematte aujourd'hui : Dracula.
Se voulant inspiré du formidable roman épistolaire de Bram Stoker, le film de Coppola se veut avant tout un hommage. Un hommage au cinéma, à l’expressionnisme, au baroque.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonhomme s'est laissé aller. Tous les artifices sont présents : éclairages multicolores,surimpression, ombres, fumées cheap, décors volontairement foireux...on oscille sans-cesse entre le baroque grandiloquent sympa et le kitsch de mauvais goût.
Si dans le roman originel le compte Dracula était sombre et absolument bestial, ici Coppola se sent le besoin de le rendre d'avantage humain et de lui coller une romance. Pourquoi pas. Mais je suis pas vraiment convaincu que cela apporte grand chose au récit.
Au niveau des effets visuels, le film a pas bien vieillis. Déjà à l'époque de sa sortie, le film se voulait un mélange de procédés volontairement cheap et de maquillages plus aboutis et " réalistes ". Sauf que là, tout a l'air cheapos et du coup l'effet se casse un peu la gueule. Entre les fondus enchaînés qu'on avait plus vu au ciné depuis 20 ans, les effets de caméras " modernes " et la réalisation au cordeau, on se perd dans la boursouflure.
Le casting est globalement hors sujet. Si Wyona Rider et Gary Oldman livrent une interprétation convaincante les autres partent en vrille. Mention spéciale au duo Reaves-Hopkins, le premier étant au sommet du non jeux, le second dans le cabotinage outrageux.
Alors on dirait pas comme ça, mais j'ai plutôt passé un bon moment, y'a des bonnes choses dans ce film. Mais ce n'est pas le chef-d'oeuvre glaçant don je me souvenais. A trop vouloir multiplier les références, à pousser trop loin l’hommage, Coppola a eu les dents trop longues et bascule dans la parodie.