Avant dernier Dracula de la Hammer, et avant dernière collaboration entre Christopher Lee et Peter Cushing dans les rôles respectifs de Dracula et Van Helsing, "Dracula 73" s'avère être une petite série b sympathique annonçant clairement la défaillance de la maison de production "Hammer". En mal d'inspiration, à bout de souffle, et comprenant que le Dracula de Lee ne vaut plus rien sans la présence de Peter Cushing, ce dernier est de retour.
Vieillissant, presque l'ombre de lui même, à la manière d'un De Funès dans le dernier "Gendarme", Cushing apparaît changé, mais demeure fidèle à lui même : son charisme ne l'a pas déserté, et sa classe anglaise demeure bel et bien retranchée derrière les barbelés de son excellent jeu d'acteur. Il demeure donc aussi bon qu'auparavant, et cela fait terriblement plaisir de le revoir : cette même série qui s'essouflait salement semble renouer avec les codes des films précédents.
Christopher Lee est lui même bon, comme à son habitude. Mais étrangement, Dracula n'est plus du tout impressionnant. Outre la présence même de l'acteur, j'ai trouvé les maquillages beaucoup trop raté pour que lui puisse paraître ne serait-ce qu'impressionnant. Bon, c'est pas pire que dans "Les Cicatrices de Dracula", alors relativisons. Impression appuyée par le fait que Peter Cushing prend clairement l'ascendant sur le personnage de Dracula.
Malheureusement, le niveau global n'est pas aussi grandiose que celui des deux premiers films. Le scénario s'inspire grandement de celui du film "Une Messe pour Dracula", avec les rites sataniques et tout le bordel, ce volet ci lui ajoute la contemporanéité de notre époque, jouant de manière plus ou moins pertinente avec les progrès technologiques et sociétaux du 20 ème siècle, au point d'appeler le métrage "Dracula 73", transposant donc l'action dans un cadre plus actuel et l'assumant clairement.
Le soucis, c'est que lorsque l'on colle au film le nom de l'année durant laquelle on l'a tourné, ou se basant sur l'époque même d'oû l'action se déroule, et bien le métrage reste cloîtré dans cette époque : il devient donc difficile de se détâcher de l'idée même que le film date d'un âge certains, et que les choses ont tellement changé que son propos ne fait plus du tout actualité. C'est peut-être partir loin que d'écrire cela concernant ce métrage ci, car son but n'est clairement pas de marquer le cinéma, mais il fallait tout de même que je vous explique la situation.
Dur, dur de se concontrer sur le film, donc. Un film qui passe vraiment lentement, malheureusement, preuve du manque d'intérêt que je lui ai porté. Il y a donc un léger souffle de renouveau sur la saga, seulement dû à l'aspect contemporain du film, seule preuve d'originalité dont les scénaristes ont fait preuve. Mais malheureusement, cette originalité est complètement plombée par le film même.
Pas mauvais en soit, les instants d'effroi sont très rares, vraiment. On sent que les zombies sont passés par là : Romero a envoyé les vampires et tous les autres monstres au vestiaire de manière violente et brutale. Les zombies dévorent, petit à petit et douloureusement, les personnages clefs de la Hammer.
J'allais oublier : comme c'est un film typiquement des années 70, la musique et le montage épyleptique sont complètement hors de propos : les hippies ont inspiré le cinéma, visiblement. Le serviteur de Dracula était plutôt un bon acteur; le reste du casting, par contre... Un film réservé au fan de fantastique, du personnage et de la Hammer, nouvellement ressuscitée. J'ai vu pire, mais j'ai surtout vu beaucoup mieux.