Pas facile l'adaptation au cinéma. Que se soit un roman ou bien comme ici, un manga. L'exercice est rude et le cinéaste Joji Iida a pu le découvrir et en faire les frais avec Dragon Head, un manga de Minetaro Mochizuki. Entre parenthèse, je ne suis pas un grand fan de manga mais j'ai lu Dragon Head et j'ai beaucoup aimé notamment pour son côté "post-nuke" fin de monde. Du coup, tentons de faire abstraction du manga et de ne voir Dragon Head (que) comme un film lambda.
Dragon Head s'avère être un film plat que les effets spéciaux ne sauveront pas. Si le cinéaste japonais parvient à mettre correctement en image les conséquences de la catastrophe via une vision apocalyptique de l'archipel, il se perd tout de même dans une narration sans saveur. Il s'avère amorphe et manque d'inventivité. Il ne parvient à véritablement créer un climax à l'ensemble. Il développe peu la condition de l'homme dans un environnement qui lui devient hostile alors qu'il y avait matière à. Tout est relaté en surface sans plus d'implication de son auteur. La peur, les comportements changeants face à l'incompréhension, face à « l'autre », etc... tout ce qui aurait pu apporter un plus aux propos du film ne sont pas approfondis. Un propos qui survole une critique de l'être humain, son rapport à la survie et les conséquences qui vont avec. La critique est pauvre voire condescendante.
Dragon Head aurait pu donner à voir mais il n'en est rien et c'est malheureux. Même les acteurs ne parviennent à communiquer les sentiments exacerbés dans des moments comme ceux-là. Le potentiel était là mais ça s'arrête ici.
Les invendus de Made in Asie #69