Depuis leur dernière collaboration en 2018 sur le western à sketches «La Ballade de Buster Scruggs», Joel Coen s'est tourné, pour son premier film en solo, vers la tragédie en noir et blanc avec «Macbeth».


Son frère Ethan quant à lui, a décidé de partir du côté de la comédie, en nous proposant aujourd'hui ce «Drive-Away Dolls».

Ou l'histoire de deux amies lesbiennes, Jamie (la délurée) et Marian (la coincée) qui s'en vont en road trip direction la Floride pour se changer les idées, et ce à bord d'une voiture qui ne leur étaient pas destinées. Les véritables propriétaires de cette dernière (et de ce qu'elle contient), pas forcément très amicaux, vont vouloir la récupérer à tout prix.


Co-écrit avec sa femme, la monteuse Tricia Cooke, ce film s'annonçait, au vu de ses premières images, comme une série B assez délurée, à l'esprit 60's en mode esthétique colorée, transitions cartoonesques et plans débullés, le tout accompagné de ces dialogues qui faisaient tout le sel des précédentes œuvres des frangins.


Et au final...une belle petite déception, il faut malheureusement le reconnaître.


Si quelques personnages sont plutôt bien esquissés (les hommes de main notamment) et certains traits d'humour font mouche, l'intrigue du film tourne vite en rond et on s'ennuie passablement devant celui-ci.


Rajoutez à cela une Margaret Qualley qui en fait des tonnes (Geraldine Viswanathan s'en sort mieux à ce niveau-là) et un film qui ne sait pas trop où placer son curseur en terme d'humour, passant vite en mode pilote automatique, et vous obtenez une "course-poursuite" assez ronflante et lourdaude, dont on ne retient rien, ou presque.


Ou l'impression persistante de voir un Coen faire du sous-Coen.

Bref, un film trop plat et kitsch, et laissant assez indifférent finalement.


Deux solutions possibles pour oublier cette déconvenue : se replonger dans «Arizona Junior», «The Big Lebowski» ou encore «Burn after Reading», qui sont des comédies d'un autre niveau.

Et espérer que les frères Coen se rendent vite compte qu'ils sont plus inspirés quand ils travaillent ensemble. On croise les doigts...

Raphoucinévore
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le 5 avr. 2024

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Raphoucinévore

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