Been around the world twice. Talked to everyone once. Seen two whales fuck, been to three world fair

En regardant la bande-annonce, je m'attendais à un mélange entre un survival et un film de guerre façon La Ligne Rouge aux combats éprouvants face à un ennemi quasi-invisible et où les victimes se comptent par dizaines. Je n'étais pas si loin car il y a peu de ça, mais le film a tout de même ses propres caractéristiques.


Lone Survivor, c'est l'histoire (vraie) d'une équipe de 4 Navy Seals (l'élite de l'armée américaine) qui a pour mission l'élimination d'un chef taliban dont le hobby est la décapitation à la machette. Jusque là, rien de bien folichon. Tout dérape lorsque nos 4 soldats tombent malencontreusement sur des bergers du village. Faisant le choix de ne pas supprimer des personnes innocentes, ils prennent le risque de les voir alerter les Talibans et mettre en péril la mission, ce qu'ils ne se privent pas de faire. S'en suit donc un combat intense à 4 contre beaucoup plus, contre beaucoup trop. Comme l'indique le titre, le pitch et la première scène du film (donc je ne spoile pas), un seul survivra, reste à savoir comment.


Commençons par évacuer ce qui ne va pas dans ce film.
Peter Berg se veut le plus réaliste possible, et il le fait très bien, mais, comme on est au cinéma, certains détails sont amplifiés ou exagérés pour donner un côté plus épique. Du coup, ça détonne avec le reste. Après la première phase de combats, nos 4 soldats ont tous pris au moins une balle mais ça ne les dérange pas plus que ça. Je veux bien qu'ils soient des soldats d'élite super entraînés, mais après deux chutes quasi-mortelles, plusieurs balles à travers le corps et quelques os brisés, ils ont enfin mal mais sont toujours prêts à combattre.
Autre point négatif, mais qui n'est qu'un détail: le chouchoutage de Mark Wahlberg en première partie de film. Certes il a le premier rôle, mais de là à le faire se retourner toutes les cinq secondes lorsqu'on les suit pendant qu'ils marchent tout ça pour qu'il soit face à la caméra, ça ne va pas. On a vraiment l'impression qu'on lui donne un quota de minutes devant l'objectif, c'est inutile et ça ne fait pas naturel. Mais bon, ça reste un détail.


Concernant les bons points à présent.
Le film est extrêmement prenant, on ne voit pas les deux heures passer. J'avais peur d'avoir deux heures de combats ponctuées par des punchlines typiques du genre, ça n'a pas été le cas. On est en pleine immersion et on vit véritablement le film. Le jeu des acteurs est bon et les dialogues se contentent du nécessaire, évitant les réflexions philosophiques que n'ont certainement jamais les soldats dans ce genre de situation. Le film se voulant au plus près de la situation réelle, on ne peut pas reprocher au scénario d'être ce qu'il est, et on peut au contraire être heureux que Berg ait adapté une histoire qui possédait des rebondissements. La musique est pour moi parfaite dans le sens où on la remarque à peine, signe qu'elle s'intègre au récit. Berg privilégie d'ailleurs souvent le silence pour exacerber le tension ambiante où le moindre bruit peut trahir, mais aussi le capharnaüm des fusillades.
Enfin, si le film jusque là se contente d'être un bon film de guerre, le début du générique à lui seul vaut 1 point. Un poil tire-larmes, il fonctionne pourtant très bien dans le sens où il nous jette un seau d'eau glacée à la figure. Défilent en effet, une à une, en photos ou en vidéos, des images des véritables soldats morts durant l'opération. En nous sortant brutalement de la fiction pour nous remettre à coups de pied dans le derrière dans monde réel, Berg nous rappelle que ce que nous venons de regarder comme un divertissement a coûté la vie à ces personnes. On note au passage la ressemblance physique frappante des personnages principaux avec ceux qu'ils incarnent, à l'exception de Bana et Wahlberg.


J'ai lu ça et là des critiques pointant le pro-américanisme du film, et d'autres critiques leur rétorquant qu'au contraire il s'agit d'une dénonciation. Pour ma part, je pense que Berg a simplement voulu rendre hommage à des jeunes hommes morts loin de chez eux et dans une indifférence globale, alors qu'ils se battaient pour une cause dont ils ne saisissaient peut-être même pas les enjeux.

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le 5 juin 2014

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Jake Elwood

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