Le messie, ça fait un moment que je n’y crois plus !

Je me suis aperçu que je ne connais pas ce réalisateur.

En fait, je n'ai visionné de lui que "Mulholland Drive" qui ne m'a laissé aucun souvenir; même la bande annonce sur allô-ciné ne m'a pas rafraîchi la cervelle.

A l'époque de sa sortie, j’ai le vague souvenir que, présenté comme un "must", les copains ont dû m'y traîner !

Mais je reviens à Dune, vu hier soir en repasse sur France TV.

Bof ! Ai-je envie d’écrire. Non pas que ce film m’ait anesthésié, endormi, mais j’ai du mal à le digérer. C’est ça, j’ai eu du mal à avaler toute cette mixture intergalactique, difficilement digeste.

D’abord il y a le père du héros qui nous fourgue ses impératifs : « il faut vivre de nouvelles expériences …, il faut changer, sinon …, le dormeur doit se réveiller » ! Est-ce les studios qui ont ramené leur prosélytisme capitaliste en l'imposant au réalisateur ?

Ouh là là. Je n’aime pas ces injonctions, moi le prof qui obligeait mes élèves à refaire leurs phrases, dès qu’ils encombraient leurs papiers de « il faut ou il doit » incapables de me dire qui c’était ce « il impératif » !!!! Insupportable !

J’ai mis sur « pause » (avantage de la repasse) pour un arrêt-pipi, histoire de me vidanger de mes a priori !

Et je suis retourné à cette intrigue confuse, voire hermétique, dont je n’ai retenu que c’est une sorte d’épopée messianique où un chef libérateur, enfin trouvé, parce que omniscient, ramènerait par le fer et le feu, la paix et l’amour entre les humains.

Le messie, ça fait un moment que je n’y crois plus !

Mon malaise, pêle-mêle, vient probablement

• de la référence au djihad mahométan : le sable des dunes se prête bien à notre héros, galvaniseur de foule contre un empereur nommé Saddham, etc, … Est-ce prédictif ou prosélyte ?

• du montage qui m’a paru haché, sans enchaînements logiques: je n'ai pas tout compris !

• du nombre trop important de personnages aux noms trop emberlificotés pour ma sauce blanche

• du manque de modernité, par simple comparaison avec « Star Wars » ou « 2001, l’odyssée de l’espace », tant les décors semblent datés des temps où mon grand-père bricolait des postes à galène !, sans oublier la décoration d’un autre âge des véhicules interplanétaires qui font kitch … tiens ça rime avec Lynch !

• De la facilité de domestication des vers de sable géants par le héros (toujours cet aspect de domination de l’Humain sur la Nature qui me gène aux entournures)

Je retiens l’aspect visionnaire des problèmes liés aux économies d’eau, force de vie, occurrence qui revient tout au long du film, la pluie venant clore la scène finale.


Bref, je sors de cette sorte d’épopée mystique interplanétaire sans avoir été transporté d’émotions, sans accroches philosophiques autre que la volonté de conquête du pouvoir (« C’est pour ton bien ! »), quête humaine qui semble perpétuellement insatisfaite.

Néanmoins, quelque soit mon jugement, je suis satisfait de l’avoir vu, puisqu’il m’a permis et de rédiger ma page quotidienne d’écriture et qu’elle peut constituer, maintenant, une source d’échange avec celles et ceux qui liront cette critique.

C’est bon ça !

Ancelle, le 12 avril 2024

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le 12 avr. 2024

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