Des filles de la campagne polonaise n'ont qu'une idée en tête: trouver un homme à épouser. Pour cela elles sont prêtes à prendre le premier train, rentrer par le dernier et passer la journée dans la capitale (ou une grande ville). Elles ont des rêves - oh, pas très grands!, des idées - ne pas parler à un inconnu dans la rue.
La "caméra" (le scénario et sa mise en scène + ces petits moments non écrits) est à la fois tendre et sans appel. Cette misère de la quête et de la rencontre, ce mensonge qu'elles s'auto-infligent dans le train retour donne le la triste et gris de leur vie future comme ses paysages et les décors qu'elles ont traversés tout le film, un mensonge comme ces glaces à la crême qu'elles se forcent à manger, par politesse, par peur de la solitude, par peur de s'avouer l'échec au moins devant les autres et sans doute à soi-même également...
Il y a toute une Pologne engluée, à la fois belle et perdue dans le regard de ces trois jeunes filles paumées et qui se nourrissent d'espoir que l'on sent vains et vains. Les garçons sont tout autant pathétiques dans la répétition de phrases toute apprises comme des slogans de parti et qui ont bien du mal à "inventer" et à "retrouver" une simple voix personnelle lorsqu'il s'agit de faire connaissance.
C'est fait pour la télévision polonaise, cela dure 45 minutes et c'est juste et lucide comme filmé par un œil de lynx, par un animal étonné de cette espèce humaine.