eXistenZ
6.7
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Film de David Cronenberg (1999)

ce film relate l'histoire d'une chasse à l'homme entre Allegra Geller, grande créatrice de jeux vidéos, et Ted Pikul, jeune stagiaire marketing chez Antenna, la firme pour laquelle travaille également Allegra ,d'un côté, et de l'autre, des militants réalistes voulant l’anéantissement du jeu vidéo et plus particulièrement la mort d'Allegra. Tout commence donc bien avec une première phase de test effectuée en public. En fait non: au moment où la créatrice du jeu va pour initier le lancement du jeu, un militant lui tire dessus et la blesse. Ted la récupère alors, et la chasse à l'homme peut commencer.
Le scénario en soi est propre, il n'y a pas d'incohérences, même si certains éléments ne sont expliqués que bien plus tard (pourquoi le militant lui tire t-il dessus avec une arme présente dans le jeu par exemple, ou pourquoi Allegra voit-elle dans la réalité l'insecte qui sera la ''spécialité'' dans le restaurant chinois), laissant planer un doute quant à la compréhension réelle de l'oeuvre. Tout spectateur lambda comprendra d'ailleurs assez vite que le premier plan d'existence dans le film, celui qu'on nous dépeint comme réel, avec la course poursuite, s'avère être un niveau d'existence dans le jeu, ce qui permet de comprendre la présence de l'arme ou de l'insecte. Sans être complexe à outrance, ce scénario réussit à mener son spectateur au bout du film, par alternance des différentes couches réelles et virtuelles, façon Inception.
Au niveau de l'ambiance, on retrouve un Cronenberg très organique, un peu comme dans la mouche ou le festin nu. Cela réussit plutôt bien au film, qui réussit à créer à la fois une attirance macabre et un sentiment de dégoût et de rejet qui nous fait nous sentir hors de la réalité.
Là où on pourrait dire que le film a des faiblesses lors du visionnage, ce sont des moments où l'on se dit "Ah dommage, développer cela aurait pu être intéressant", comme par exemple le moment où Ted retrouve Allegra à trout farm, dans le deuxième niveau du jeu (le premier étant le caissier), quand elle semble avoir un beug, comme un des personnages qui font partie intégrante du décor. Il aurait pu être intéressant de développer l'idée qu'il y aurait des clones des personnages, ou qu'Allegra ait pu être "contaminée" et constitue une sorte d'espion par rapport à Jude Law. De plus, ce film n'est pas forcément à conseiller aux plus sensibles, de part la présence de trucs plus où moins difformes et organiques, des croisements génétiques improbables aux pods de jeu qui sont des animaux...brrrr, c'est glauque tout court en fait...
La fin, bien que pouvant être perçue comme téléphonée, permet d'ouvrir de nouvelles perspectives quant à la réelle taille du jeu: les joueurs sortent de la session de jeu, mais soudain les deux personnages principaux en abattent un troisième... et tout le monde "frise", comme dans le jeu...


Pour conclure, existenz n'est pas un mauvais film en soi, il ouvre des perspectives intéressantes, mais il ne fait que les évoquer, pour rester concentré sur son scénario, ce qui sans pour autant frustrer le spectateur, peut le mettre en attente de certaines choses qui ne se produiront finalement jamais. La fin, comme dans Inception, met tout le film en question.

fan-X
7
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le 21 oct. 2017

Critique lue 242 fois

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