La puissance de 15 minutes

Vous avez envie de passé d’heureux à envie suicidaire en 15 minutes ? Vous trouvez votre vie dénuée de sens ? Regardez donc ce court métrage de seulement 15 minutes, ça ne prend pas de temps ! Idéal au p’tit dej pour bien commencer la journée !
Ce court métrage «Edmond était un âne » de Franck Dion nous montre un personnage, Edmond, qui vit simplement avec sa femme, il est irréprochable au travail ce que ses collègues jalousent. Ces derniers lui font alors subir quelques farces qui à leurs yeux n’ont pas de grand impacte. L’une d’elle : lui mettre un chapeau d’âne sur tête, va révéler la véritable nature d’Edmond, un âne, sa vie prend alors pour lui un tout autre sens où trouve du réconfort.

Tous ces événements se déroulent dans un environnement en 3d gris paraissant irréel, sans couleurs vives, les dessins sont doux mais ne rendent pas le spectateur à l’aise dans cet univers malsain. La bande son : juste magnifique celle si rythme les moments forts de cette histoire émouvante au violon.

On éprouve de la compassion pour ce petit personnage qui n’a rien demandé au monde. Sa vie répétitive n’a aucun but particulier, elle est normale elle pourrait sembler rassurante et stable un travail , une femme qui l'aime. Cependant, il a la profil type d’un bouc émissaire, petit, pas très beau, une vie fade dans laquelle seul son travail compte où il donne tout ce qu’il peut. Ce n’est alors qu’une fois qu’il découvre son reflet dans un miroir avec un bonnet d’âne, qu’Edmond se sent vivant, les battements de cœur qu’on peut entendre sur cette scène, et à chaque fois qu’Edmond met son bonnet le montre vivant et expressif, on le sent apaisé, avant d’avoir ce bonnet il ne voyait personne dans la glace, juste un vague reflet de lui, il décide alors de sa nouvelle identité. Cependant sa nouvelle personnalité n’est pas acceptée, car étant trop différent il était impossible pour lui d’être accepté tel qu’il était.Dans la société, la différence n'est pas permise quand une personne est trop différente, les personnes autour sont gênée c'est le cas ici quand Edmond vient au travail avec un bonnet d'âne.Edmond n'est pas libre d'être qui il veut à cause des conventions sociale. Pour le monde qui l’entoure il devient alors un malade mental victime de sa folie. Il subira alors un traitement psychiatrique violent. La société essaye donc ici de le remettre dans le cadre dans lequel Edmond ne rentre pas en effet cette expérience ne l’empêchera pas de retrouver dans sa nouvelle identité dont il éprouve un besoin maladif qui l’éloigne d’un univers auquel il ne se sent pas appartenir . On le ressent particulièrement dans la scène où il recommence à prendre le métro, les gens autour de lui sont comme un troupeau de chevaux, bruyant, un monde oppressant pour lui , Edmond est minuscule par rapport au reste du monde immense qui l'entour cela montre qu'il n'est pas à sa place.Il prend alors conscience que la société ne l'acceptera jamais car il n'est pas libre de ses choix, et de ses désirs qu'ils ne peut pas refouler. C’est alors qu’à ses yeux la seule solution devient le suicide. Même si cette conclusion est brutale cette dernière est mise en scène de façon féerique, avec l’apparition de couleurs qui ne donnent pas l’impression qu’Edmond court vers la mort, mais vers son bonheur. Sur le tableau final nous pouvons observer une réincarnation d’Edmond sous l’identité dont il rêvait, les commentaires au passé des voix off de son entourage plein d’incompréhension prennent alors un sens.

Ces 15 petites minutes suffisent à nous miner une journée, on s’attache au petit Edmond qui subit des atrocités, qui est rejeté et qui ne trouve aucune issue à ce monde intolérant car la société est régie par des règles morale qui vont à l'encontre de notre liberté , notamment celle d'expression Edmond ne peut pas porter son bonnet d'âne comme il le souhaite, il est trop différent , il n'est pas libre , et la société lui fait comprendre qu'il n'est pas dans le cadre en essayant de façon violente de le remettre dedans. Edmond ne l'accepte pas et est donc poussé au suicide pour garder cette liberté.
Dans les films d'animation de Franck Dion celui-ci est pour moi son plus touchant, on peut aussi trouver de lui , "Monsieur Cok" un autre court métrage qui présente la Guerre comme une absurdité de façon humoristique.