Nouvelle "cinexpérience" avec le cinéma 7ème art de Saint Paul Trois Châteaux. Et une véritable réussite...

Ce film a obtenu 6 Goyas en Espagne et les mérite assurément, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario. Fernando León de Arenoa nous propose un film à la fois d'un réalisme crû, d'une efficacité redoutable et d'une violente perversité. Javier Bardem, excellent, au meilleur de son art, interprète un patron paternaliste à souhait, manipulateur odieux, utilisant la corruption comme un outil de gestion et le cynisme comme un moyen de négociation pour ses ressources humaines, sans état d'âme, avec un seul objectif qui le transcende : obtenir le grand prix d'excellence de la région, seul prix qui manque à son palmarès, habilement fixé au mur de son salon.

Mais la semaine qui se déroule sous nos yeux ne va pas se dérouler comme prévu, en n'étant pas un long fleuve tranquille.

Le jeu d'acteur de Javier Bardem est brillant, que ce soit les regards, les clignements d'oeil, les sourires, les tons suaves et mielleux, les regards de surprise, les postures familières voire émoustillantes, et mis en valeur par des vêtements choisis avec précision, que ce soit les costumes, les polos, ou les pyjamas. Le parfait patron à l'ancienne, sûr de lui, laissant transparaitre sa réussite, ignoble et manichéen au possible, d'un cynisme absolu pour atteindre, quoi qu'il arrive, ses objectifs. Et tout est permis...

Il est entouré d'un parterre de second rôle qui illumine ce film malin et efficace : Manolo Soro impecable Miralles en chef de production, dont le ménage bat de l'aile, Oscar de la Fuente qui interprète Jos, l'ouvrier licencié qui trône devant l'usine avec son mégaphone, et notamment Almudena Amor, dans un rôle de stagiaire surprenant, à la plastique parfaite et au charme ravageur.

La surprise passée de la première scène qui semble éloignée du thème du film mais qui a toute son utilité, Fernando León de Arenoa nous propose une histoire tournée avec intelligence, bâtie avec une sobriété nécessaire mais redoutable, appuyée sur un scénario ciselé avec précision.

Voici un excellent film à voir cet été qui ne vous décevra pas. Surtout pour apprécier tout le talent de Javier Bardem...

Eric-ROBINNE
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 14 juin 2022

Critique lue 1.7K fois

13 j'aime

Eric ROBINNE

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

13

D'autres avis sur El buen patrón

El buen patrón
Eric-ROBINNE
9

Tous les coups sont permis

Nouvelle "cinexpérience" avec le cinéma 7ème art de Saint Paul Trois Châteaux. Et une véritable réussite... Ce film a obtenu 6 Goyas en Espagne et les mérite assurément, dont meilleur film, meilleur...

le 14 juin 2022

13 j'aime

El buen patrón
LucasLaft
8

El buen satire

Voila une caricature tres apreciable du patron moderne. Le patron qui a su se faire tout seule malgré qu'il ai herité de l'entrepise familiale. Le patron qui accorde enormement d'importance a la...

le 22 juin 2022

6 j'aime

El buen patrón
Noel_Astoc
7

Le saint patron

‘El buen patron’ est une comédie satirique mordante, bien faite, bien rythmée autour de ce patron cynique, brillamment interprété par Javier Bardem. Après ‘Incroyable mais vrai’, le film d’Aranoa est...

le 18 juin 2022

6 j'aime

1

Du même critique

II Miracolo
Eric-ROBINNE
9

Miraculeux... !

Cette série a débuté jeudi 10 janvier dernier sur Arte. Quelle claque ! Scotchant, bluffant, sidérant, glaçant... Voici une série qui porte bien son nom. Un vrai miracle ! Tout est remarquable : -...

le 14 janv. 2019

21 j'aime

4

La Fille du train
Eric-ROBINNE
5

Apparences... Ne pas s'y fier, et pourtant !

Comment dire... ? Ce livre est assez particulier, et me laisse un goût assez bizarre dans la bouche, pour au moins sept bonnes raisons : - c'est un livre de "filles". Dans ce post, ce n'est pas...

le 9 nov. 2015

21 j'aime

10

Deadwind
Eric-ROBINNE
8

Comme un vent mortel...

Surprise... Mon intuition m'a conduit vers cette série mi-finlandaise, mi-allemande diffusée le dimanche soir par Polar+. Auparavant, je suis allé faire un tour sur Sens Critique pour trouver des...

le 29 avr. 2019

15 j'aime

3