Elles s'inscrit dans la nouvelle vague de film sur la prostitution, sous toutes ses formes et à toutes les époques, qu'on a pu observer ces dernières années mais ce n'est pas qu'un rapport entre la bourgeoise mature (même si en décalage avec elle-même) et les deux petites jeunes qui se prostituent. C'est un film bien plus profond que ça. La protagoniste principale est en crise intérieure, intime même si à l'extérieur tout va bien et c'est cette image qu'elle renvoie à Charlotte (ou Lola) mais ce n'est pas l'image qu'elle renvoie à son deuxième cas d'études qui réussit à capter la détresse du personnage. On est face à trois femmes, trois rapports au sexe, au monde, à l'argent, à la vie, au futur. Trois conceptions de la vie qui se rapprochent sur certains points mais qui différent totalement sur beaucoup. La femme est ici vu sous plusieurs aspects : la mère dépassée, la femme qui séduit, l'étudiante, la femme sensible, la femme intime, la femme désir, la femme mature,... Tous ces portraient se dressent, se croisent et enrichissent le drame personnel vécu par chacune de ces femmes. On ressent de l'incompréhenson, de la tristesse, du scepticisme, de la compassion, de l'amour quasiment à certains moments. On s'éprend de la femme perdue qui cherche à garder le cap mais aussi de ces deux jeunes filles, chacune sa motivation (qui ne différe pas vraiment de l'autre en soi), qui se voient comme des courtisanes, l'échappatoire des hommes qui se sentent étriqués dans leur petite vie bien rangé. En soi, ce film n'a pas d'histoire : c'est une femme qui écrit un article sur des étudiantes qui se protituent et elle les rencontre, noue des liens avec tout en contemplant le désastre de sa vie, passive. La femme, l'épouse, celle que les maris fuient dans les bras de ces jeunes filles, apprend et comprend, cessant de juger ce phénomène social qu'est la prostitution, se remettant en question.


Bien sûr, on pourrait s'attendre suite à cela à une chute digne de ce nom : elle fuit, tout s'arrange, patati patata. Mais non. Charlotte déchante, pas si heureuse que ça. La petite russe est coincée par sa mère. La protagoniste reste avec un mari qui ne peut plus la toucher. FIn de l'histoire, grosse tristesse.


On ne sait pas vraiment quoi penser de ce film, il pertube, il laisse songeur.

zouloudesvilles
6
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le 16 janv. 2016

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