10 ans après "la Chute" Oliver Hirschbiegel nous propose une autre vision du nazisme par le prisme de l'histoire de Georg Elser. Ce héros méconnu aurait pu changer le cours de l'histoire fin 1939 si son attentat sur Hitler avait réussi. Mais ce n'est pas le cas... Elser a raté son coup et tombe entre les mains de la Gestapo, ce qui a cette époque n'est pas vraiment le gage de moments agréables à venir.
S'ensuit l'histoire de cet homme, en soit pas spécialement extraordinaire. Elser, c'est un type plutôt sympathique, qui aime la musique, passer des soirées dans les bars avec ses copains même si ce n'est pas le genre à s'enivrer et surtout qui adore les femmes. Et ça tombe bien parce que ce type est un tombeur phénoménal et aucune d'entre elles ne lui résiste. La politique ne le passionne pas vraiment, même s'il n'aime pas trop les nazis et préfère la compagnie de ses copains communistes.
Pourtant, comme des millions d'Allemands, il va voir déferler la vague nazie et son flot d'atrocités de plus en plus accentués qui se passent sous l’œil goguenard des gamins des jeunesses Hitlériennes de son village. Certains trouvent ça génial, d'autres s'opposent pour la forme mais pensent qu'on ne peut rien changer. Certains refusent de voir et font l'autruche, d'autres subissent sans rien dire, comme ils subissent les coups de leur mari violent et alcoolique (Au passage, j'adore Katharina Schüttler). Mais Elser pressent la catastrophe qui se prépare et va tout mettre en œuvre pour y mettre fin, seul...
Au delà de l'histoire de Elser et ses amourettes, l’intérêt du film réside dans cette peinture de l'Allemagne des années 30. Comment le nazisme est arrivé et a été vécu dans le quotidien par des citoyens lambdas d'un petit village du fin fond du Würtemberg. Comment des gens normaux se sont montrés enthousiastes, ou simplement se sont résignés. Et c'est cette mise en avant de ce pan de l'histoire, somme toute assez méconnu, qui est fort bien réussi dans ce film.