Je n'avais jamais vu District 9, Elysium était donc pour moi l'occasion de découvrir Neill Blomkamp qui en tant que scénariste et réalisateur de ce film mérite bien le "film fait par" qu'on pose souvent sur tous les autres sans avoir tout à fait raison (en oubliant généralement le ou les scénaristes qui bossent quand même pas mal). Et puis on m'avait dit qu'il avait sa vision bien à lui du futur proche.
Ici, la Terre (enfin surtout Los Angeles mais il paraît que c'est partout pareil ailleurs) s'est transformée en favelas géante. Les riches se sont quant à eux exilés sur une station orbitale, véritable havre de paix et de technologie avancée. Notre héros Matt Damon est un ancien taulard (à Los Angeles) qui va prendre un gros coup de radiations à cause d'un chef de chaîne en usine un peu pressé. Il n'a plus que 5 jours à vivre, la sœur de son orphelinat lui disait qu'il avait un destin, il a toujours voulu aller sur la station Elysium, il veut avoir le temps de séduire son amie d'enfance devenue infirmière et mère d'une fille également condamnée et les gens riches ont les moyens de tous les soigner. En face, Jodie Foster incarne une ministre de la défense plutôt pro Apartheid et parfaitement de manières douces. Une fois tout cela posé, le film va raconter comment le héros va réussir tout ça. Et il va y arriver quasiment tout seul.
C'est un petit peu dommage car dans un film qui se prêtait plutôt bien à la réflexion présente finalement un petit film d'action avec une vision assez manichéenne de l'univers : les vilains riches d'en haut avec leurs soldats fous et leur cœur froid comme la pierre, les gentils pauvres opprimés et au cœur noble et pur. Et voilà. La partie action du film est honnête sans être transcendante (entièrement filmée en caméra tremblotante ou presque), tout comme les acteurs font leur boulot mais pas beaucoup plus. Du coup, on se gardera la réflexion pour après la séance et pas forcément avec ce film comme référence.