Dans un mode revendiquant le burlesque le plus total, un malheureux cadre célibataire, sérieusement abimé par une société socioprofessionnelle new-yorkaise insensée, et achevé par ses trop nombreuses soirées d’ivresse de tombeur transitoire, se met dans la tête qu’il est l’amant aliéné d’une vampire et qu’il en est lui-même devenu un.
A la fois ridicule, pathétique et pitoyable, odieux et dangereux, il s’acharne à appliquer ce postulat dans son domicile, auprès d’une copine, de son bureau, sa secrétaire, sa psychanalyste, et ses sorties nocturnes, face à un monde qui, sain comme malsain, lui retournera sa sordidité risible en peine face, y compris en réponse à ses crimes tragi-comiques que l’on pressent prometteurs d’un prix à payer.
On ne sait pas s’il faut prendre ce film de 1988 par la pente du ridicule, du déjanté, du drame psychologique, de la clownerie ou de l’outrance. C’était sympa de revoir Nicolas Cage à 24 ans, halluciné et hallucinant, dans une comédie volontairement aberrante dont le sujet et la progression schizophrénique d’un héros qui en fait des tonnes sont parvenus à m’attacher alors qu’habituellement ce style de confusion volontaire et d’excès burlesque m’ennuient très vite. Il m’en reste un sentiment mitigé qui a envie de dire que ce n’était pas si mal pour un film qui ne m’a pas tellement plu.