Sévèrement antimilitariste et d'un cynisme à toute épreuve, « Enfants de salauds », sans égaler la verve violente et dévastatrice des « Douze Salopards » (dont il est une sorte de faux remake), trace sa route assez vite pour nous offrir une vision assez déshumanisée de la guerre, ce qui ne signifie nullement qu'il méprise ses personnages, au contraire. Chacun est logique avec lui-même, André de Toth offrant sur la durée un regard finalement plus complexe qu'on aurait pu l'imaginer, notamment dans la relation entre Michael Caine et Nigel Davenport (tous deux excellents, surtout le second), à l'origine de plusieurs scènes et répliques particulièrement savoureuses.
On aurait peut-être aimé en savoir un peu plus sur les seconds rôles, restant trop souvent en retrait, l'œuvre manquant par ailleurs un peu de dynamisme (même si ce n'était pas forcément le but premier). Mais ne serait-ce que pour ce portrait assez nihiliste et sans concessions d'une guerre forcément moche où anglais et allemands sont presque renvoyés dos à dos (il fallait oser!!!), voilà une œuvre ayant le grand mérite de ne pas laisser indifférent, à l'image d'un dénouement implacable aussi brutal qu'inoubliable : une réussite.