On a perdu les clés dans le caniveau.
Toujours aussi déjanté l'ami Dupontel même s'il perd un tout petit peu en finesse en intégrant un léger message somme toute un brin manichéen (la revanche des gentils opprimés contre la méchante Société...). Mais bon ça ne mange pas de pain et ce grain de folie sied plutôt bien au thème choisi pour son troisième film. D'autant que Dupontel n'en rajoute pas des caisses et esquive astucieusement tous les clichés bien lourdingues, notamment sur la police. Toujours anticonformiste dans l'âme, le réalisateur nous sert ici le plus cartoonesque de ses films, sur un rythme à 200 à l'heure, avec une galerie de personnages hauts en couleur où l'on retrouve notamment Claude Perron, Yolande Moreau et deux autres anciens « Deschiens » (Bruno Lochet et Philippe Duquesne), ainsi que le talentueux Bouli Lanners, Jackie Berroyer,Gustave Kervern et Terry Jones qui revient chez Dupontel accompagné de son compère Terry Gilliam (la gueule de Gilliam dans le film...). L'humour est toujours grinçant, la réalisation toujours propre malgré un goût prononcé pour la crasse urbaine, en partie thème du film, et la bonne humeur toujours contagieuse. Une comédie bien barrée et toujours maîtrisée, qui a le mérite de sortir du lot.