Joli film, léger et poétique. Laurent Stocker (Philibert) y est d’abord attendrissant puis magistral, sa maladresse survole tout le film comme un spectre de bienveillance, il est le ciment qui vient unir cette bande intra générationnelle et d’horizons sociaux si différents. Grâce à ce rôle il gagnera d’ailleurs le césar du meilleur espoir masculin. Audrey Tautou (Camille), comme à son habitude, nous berce d’abord par sa faiblesse et sa voix fluette, puis s’affirme au fil du film, avec poigne et charme. Guillaume Canet (Frank) est ce rebelle farouche, instinctif et tendre. Il mène le film comme un chef de bande, et ses excès de colère sont vite teintés par la relation fusionnelle qu’il entretient avec sa grand-mère et tout le dévoument et l’amour qu”il porte pour elle. Son histoire avec Camille, au départ insoupçonnée, nous plonge dans un rapport de force, où l’un, puis l’autre, n’ose s’avouer vaincu. D’abord électrique, tendu et hermétique, leur relation deviendra jeu, et de provocations en provocations, et derrière une pudeur retenue, l’amour s’imposera, des deux côtés.