Antonio Margheriti s’est frotté, comme beaucoup de faiseurs italiens de son époque, à à peu près tous les genres. Comme pour son précédent western Avec Django, la mort est là, la dimension fantastique de cette réalisation est évidente. Et c’est d’ailleurs ce qui en fait son véritable intérêt. Présenté comme un fantôme, une ombre, un spectre, le personnage incarné par Klaus Kinski est un véritable ange exterminateur dans cette simple histoire de vengeance. Car, disons-le tout net, le récit ne brille pas par son originalité : un homme faussement accusé d’un délit est gracié après dix ans de travaux forcés. Le voilà donc de retour dans sa ville natale où il va exercer sa vengeance.


Ce western est un pur film d’ambiance où Anthony Margheriti se souvient qu’il a tourné, au début de sa carrière, quelques films d’épouvante remarquables. Reprenant les ingrédients du film gothique, il crée une atmosphère inquiétante qui fait mouche. Caché dans les souterrains de la ville ou dans d’autres recoins dont il semble seul connaître l’existence, notre vengeur en profite pour tirer comme des lapins les hommes de main de celui dont il veut se venger. C’est la nuit, une tempête s’annonce, le vent siffle, les portes claquent et les cloches sonnent le glas. Les dialogues sont réduits à leur plus simple expression. Comme dans les films d’horreur, l’attente est alors au cœur de longues scènes bercées par le vent. La mort peut surgir à tout moment et on se croirait, toute proportion gardée, par moments dans un slasher. La gueule si particulière de Klaus Kinski achève le tableau de cette sinistre vengeance nocturne.


La mise en scène est soignée et le résultat d’une évidente efficacité. Profondément original, porté par des motifs visuels ou sonores qui font mouche, la nonchalance de l’ensemble souligne que, pour une fois, l’action n’est pas le moteur essentiel de ce projet. Ce n’est pas la seule des qualités de cette œuvre aux confins de l’étrange qui annonce les propositions plus tardives de Clint Eastwood. Pas un grand film, certes, mais un western européen tout à fait singulier.


Créée

le 1 déc. 2025

Critique lue 12 fois

PIAS

Écrit par

Critique lue 12 fois

8

D'autres avis sur ... Et le vent apporta la violence

... Et le vent apporta la violence

... Et le vent apporta la violence

le 9 déc. 2022

"Par ton crime, tu as créé le mal"

Attention spoil en partie.Acombar homme puissant, a bâti sa puissance grâce au mensonge et à l’injustice. Craint de tous, il vit dans l’opulence et règne sur la ville où il habite jusqu'au jour où...

... Et le vent apporta la violence

... Et le vent apporta la violence

le 1 déc. 2025

Le vent de la vengeance

Antonio Margheriti s’est frotté, comme beaucoup de faiseurs italiens de son époque, à à peu près tous les genres. Comme pour son précédent western Avec Django, la mort est là, la dimension...

... Et le vent apporta la violence

... Et le vent apporta la violence

le 20 févr. 2018

Et Dieu dit à Cain...

Gary Hamilton sort de prison. Il a purgé une peine de 10 ans pour un crime qu'il n'a pas commis, le véritable auteur du braquage est Acombar, un homme riche qui lui a pris sa femme Maria et qui...

Du même critique

L'Iris blanc - Astérix, tome 40

L'Iris blanc - Astérix, tome 40

le 15 nov. 2023

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39

le 22 oct. 2021

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Terreur aveugle

Terreur aveugle

le 18 nov. 2022

Bottes de cuir sans chapeau melon

Le sujet de la proie aveugle n’est pas entièrement nouveau puisqu’il a déjà été traité dans, notamment, Seule dans la nuit quelques années plus tôt. Le parti-pris de ce film écrit par Brian Clemens...