A tout les fans de western spaghetti, laissez moi vous présenter son petit cousin espagnol, le western paëlla.


On retrouve José Luis Borau a la réalisation, un homme qui, 37 ans plus tard, en 2001, recevra le "Goya du meilleur réalisateur", mais qui en 1964 en était a son quatrième long métrage, principalement des films de commandes sans grande ambition.


En charge de la production, c'est un vétéran du cinéma bis dont le nom ne sera probablement pas inconnu aux habitués des DVD à 1€ : Marius Lesœur. On peu le retrouver sous tout un tas de pseudos ( A.L. Mariaux, H.L. Rostaine ou encore Marius Lefrère... ) sur des chefs d'œuvre tel que "Elsa Fräulein SS", "La partouze de minuit" ou bien "Des diamants pour l'enfer". En ce début des années 60, Lesœur a besoin de faire vivre Eurociné, une petite boite de production quasiment morte qu'il a racheter en 1957. Dans ce but il se tourne vers le cinéma espagnol, moins couteux a l'époque, mais aussi vers le western, pour profiter du succès des western spaghetti, ce qui est amusant puisque dans sa forme "Pour un whisky de plus" tiens beaucoup plus du western classique des années 50. Il est intéressant de noter qu'il a travaillé avec Alberto Grimaldi, producteur Italien qui bossa, entre autres, avec Federico Fellini, Pier Paolo Pasolini ou encore Sergio Leone avec sa fameuse "Trilogie du dollar".


Bien, cette petite remise en contexte étant faite, qu'en est il du film lui même ?
Eh bien, on a à peu près ce que l'on pourrais attendre d'une petite production, dont le but principal est de rentrer dans ses frais afin de garder la compagnie en vie. Un western dans la plus pure forme, qui passe par toutes les étapes clés du genre : un méchant propriétaire terrien qui tient la ville en otage, une bande de pistoleros a la solde d'un sombre cowboy, un tireur repenti de retour dans sa ville d'origine, un alcoolique au grand cœur, une potiche blonde, des attaque de ranche, bagarre de saloon, duel et, bien-sûr, un combat final entre le gang et la ville. La check-list est complète, le tout sur une musique que je ne peux que qualifier de "Tagada tsoin tsoin".


L'histoire n'ayant rien ni d'original ni de très palpitant, le principal intérêt du film reste l'inventivité et les ressources dans lesquelles puise José Luis Borau afin de rendre tout ce joyeux bordel regardable : l'utilisation massive de stock shots tirés d'autres films dans l'affrontement finale (les même images que l'on retrouve, entre autre, dans "Les 3 cavaliers noirs" de 1963), les facilitées de scénario, les raccourcis, des cascadeurs qui en font des tonnes en mourant. La version DVD rajout encore un peu de piment, bien que ce soit, cette fois, de la responsabilité du distributeur et non du réal. Il s'agit d'une copie de VHS de bien piètre qualités et amputée (probablement car trop abimé) de plusieurs minutes du film (le résultat final ne faisant qu'une heure dix-sept) ce qui rend le tout encore plus confus.


Il en reste un film certes amusant pour tout amateur de Cinéma Bis mais qui soufre, malgré sa durée relativement courte ( 1h17 ), d'un gros ventre mou au milieux de l'histoire ou, avouons le, on s'emmerde quand même un peu.


PS: Attention, ce film est une de mes premières expériences de Cinema Bis et m'a pas mal marqué étant jeune, de fait, il n'est pas impossible que ma note soit une peu surévaluée.

LeMecEnPeignoire
7

Créée

le 11 juin 2018

Critique lue 306 fois

Critique lue 306 fois