J’ai un véritable coup de cœur pour ce film, probablement parce que je suis allée en Islande et l'histoire résonne d'une manière particulière en moi. Bien que la réalisation soit américaine, j’y ai retrouvé de nombreux éléments typiquement islandais. D’abord les paysages somptueux. Ensuite le caractère familial de la population très peu nombreuse. Cela explique les réactions de Lars et Sigrit quand on leur demande s’ils sont frère et sœur. En effet, les Islandais ont souvent des ancêtres communs et avant de se mettre en couple ils doivent vérifier les liens de parenté possibles…Et bien sûr, la présence des elfes, des vikings, ou l’allusion au requin faisandé et encore l’avion icelandair…

Lars a un rêve qui tourne à l’obsession : participer à l’Eurovision et remporter le prix. Ce rêve prend corps dans cette culture typiquement islandaise. Lars veut prouver à son père qu’il n’est pas un raté, mais il veut aussi échapper à l’Islande qui est perçue comme étouffante car très petite, avec peu de vie culturelle. Si les islandais aiment passionnément leur pays, ils souffrent aussi de l'ennui qui fait partie de leur quotidien.

Le film s’en donne à cœur joie pour parodier le concours. Il n’en reste pas moins que les chansons et les chorégraphies sont très réussies ! Dan Stevens (Alexander), entre autres, qui campe un russe gay, nous offre un beau moment musical. Mais également Will Ferrell (Lars) et Rachel McAdams (Sigrit), bien sûr ! J'aime énormément la chanson Lion of Love et sa danse hyper caricaturale, Dans Stevens s'amusant comme un fou! Ainsi que Double Trouble et les chorégraphie délirantes qui l'accompagnent. Autre bon moment musical, celui qui a lieu dans la demeure somptueuse d'Alexander où les participants au concours se retrouvent. On y découvre des personnes qui ont réellement participé à l'Eurovision et qui sont des vedettes de cet univers, tels : Bilal Hassani, John Lundvik, Anna Odobescu, Loreen, Jessy Matador, Jamala, Elina Nechayeva, Conchita Wurst , Netta Barzilai, Salvador Sobral. On a plaisir à les voir chanter et évoluer ensemble.

Lars, ce grand rêveur, nous entraîne dans son rêve, comme il a entraîné Sigrit depuis son enfance. On veut le voir gagner ! Mais avec lui on se heurte à ce monde sans pitié et sans humanité de l’Eurovision. Un monde artificiel, préfabriqué. Les deux Islandais n’entrent pas dans le moule policé du système… Ils sont trop vivants ! Pourtant le rêve de Lars sera réalisé autrement qu’il l’avait imaginé et à nos yeux ce sont eux les grands gagnants ! Lars est devenu libre à travers cette expérience décapante ! Et Sigrit va voir enfin se réaliser son propre rêve…

Ce film est tonique. L’humour n’est pas très fin, parfois c’est carrément lourd, mais ça fonctionne. J’ai bien aimé les quelques scènes avec le « fantôme », le rapport aux américains, l’intervention des elfes pour sauver la situation ! Et bien d’autres moments d’humour bien vus…

Le scénario est classique et pourtant il sait aussi nous dérouter... Eurovision Song Contest m’a offert un bon moment de divertissement tout en me replongeant dans mes souvenirs islandais…

Critique publiée le 19 septembre 2021 remise à jour en septembre 2022

abscondita
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le 3 déc. 2022

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