Exit : Le Patient Zéro d'un Quart de Siècle de Désillusion Esthétique Française.

Exit (2000) : Le Patient Zéro d'un Quart de Siècle de Désillusion Esthétique Française

La prophétie d'un échec structurel

Exit (2000), le premier long-métrage d'Olivier Megaton, n'est pas qu'un simple film ; c'est, avec le recul, la prophétie d'une désillusion pour les amateurs de cinéma fantastique français. À l'époque, c'était un petit budget ambitieux, porteur de l'espoir que la France puisse produire un thriller stylisé et sombre, un vrai film de genre, loin des comédies subventionnées. Vingt-cinq ans plus tard, ce film résonne étrangement avec les travers (l'exercice de style superficiel) rencontrés dans des productions plus récentes comme Else (2024).

Un symptôme, pas un accident

Le film a son mérite : une ambition visuelle indéniable (Megaton vient du graffiti et des clips) et une volonté de s'éloigner des sentiers battus. Mais c'est là que le bât blesse. Exit se révèle un film froid, confus et creux. L'esthétique sombre, saturée de décors post-industriels, ne sert qu'à masquer la faiblesse abyssale d'un scénario amnésique qui échoue à construire la moindre tension ou psychologie convaincante. Le film fut distribué par Luc Besson et connut "un certain succès international mais sera boudé en France".

Vingt-quatre ans plus tard, Else (Thibault Emin, 2024) semble répéter le même pattern : ambition formelle indéniable, critiques enthousiastes des festivals (L'Étrange Festival : "une merveille", Toronto Midnight Madness), mais une réception publique divisée. Les avis oscillent entre "expérience cinématographique à ne pas manquer" et "film narcissique et pervers". Comme Exit, Else privilégie l'exercice de style au détriment d'une narration accessible, preuve que le problème est structurel, pas accidentel.

Le diagnostic : style sans substance

Exit incarne l'incapacité récurrente du cinéma de genre français à trouver un équilibre entre le style et le fond. Soit il manque de psychologie profonde (comme Exit), soit il manque de "fun" pur. Face à une attente qui dure, l'apparition de réussites marquantes comme Le Règne animal (2023), qui parvient à embrasser le fantastique tout en conservant une identité forte ET une narration efficace, ne fait que souligner l'exception, et non la règle. Exit n'était pas un précurseur, mais bien le symptôme d'une maladie chronique du cinéma de genre français : la peur de divertir, compensée par l'excès formel.

1 / 5 – Ambitieux mais vide, prophétique malgré lui.

À voir si :

Vous êtes curieux de l'histoire du cinéma de genre français

Vous voulez comprendre pourquoi le fantastique français échoue souvent

Vous aimez les autopsies de films symptomatiques

À éviter si :

Vous attendez un thriller efficace

Vous détestez le style au détriment de la narration

Vous cherchez du divertissement pur

Irw20
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le 11 déc. 2025

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il y a 4 jours

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Irw20

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le 5 juin 2022

Exit par Olivier Megaton

pour un premier film et un premier film Français c'est vraiment pas trop mal !Après ça casse pas trois pattes à un canards et c'est plutôt lent.À voir pour sa culture général Française

Exit

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le 16 sept. 2021

Bon thriller psychologique

Même si on reste un peu sur notre fin, cela laisse notre esprit se torturer avec les possibilités, réelles ou vécues dans sa tête de schizophrène... Bons jeux d’acteurs et d’actrices, même si cela...

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le 4 juin 2014

Critique de Exit par RonanLuzillat

des idées mais.............. que fumait Olivier Megaton en l'an 2000???? du grand n'importe quoi et un gros blanc dans le scénario

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