Après Noé, Moïse vu par les Américains
Ayant eu la chance de voir Exodus : Gods and Kings en Espagne avant même la date de sortie française, je me permets d’en faire une petite critique. Après la réadaptation de Noé par Darren Aronofsky, le célèbre Ridley Scott retrace le parcours déjà bien connu de Moïse. Fils adoptif du Pharaon, il découvre qu’il est en réalité hébreux, fuit l’Egypte et revient guidé par Dieu pour libérer son peuple de la tyrannie de son frère Ramsès II. Il ne s’agit pas d’une guerre entre hommes mais de l’intervention du pouvoir divin lors des 10 « plaies » (ou malédictions) sur l’Egypte (mer de sang, grenouilles, sauterelles, etc).
Je n’ai aucune connaissance de la Bible, je ne peux donc pas dire si le scénario du film est fidèle à l’épisode religieux mais c’est pour moi un bon film de divertissement. Les effets spéciaux sont bien utilisés, les plans et la musique en accord avec les actions. Les acteurs principaux, Christian Bale (The Dark Night) dans le rôle de Moïse et Joel Edgerton (Animal Kingdom) dans celui de Ramsès sont convaincants. Les autres personnages sont très peu présents dans le déroulement du film, la femme de Moïse et celle de Ramsès n’apportent rien de spécial si ce n’est un peu de douceur et de féminité au milieu des malédictions, de la guerre entre frères.
Etant donné que le film veut retracer un épisode religieux très célèbre, je suis obligée de parler de la présence de Dieu dans le scénario. Ici il est représenté par un enfant d’une dizaine d’années que seul Moïse peut voir. J’ai trouvé ça surprenant de mettre un visage d’enfant sur le symbole que représente Dieu, car c’est presque dérangeant de voir que c’est le symbole même de l’innocence qui déclenche ces malédictions et cause tant de morts. Mais j’imagine que cette surprise est voulue, pour changer de l’image habituelle que l’on se fait de Dieu.
Sinon l’ensemble du film fonctionne bien, bien que les débuts soient un peu lents à mon goût alors qu’ensuite les malédictions s’enchaînent à un rythme hallucinant, ce qui ne nous permet pas de croire que le peuple égyptien a le temps de se relever après chacune d’entre elles. Certaines scènes sont un peu trop surréalistes, comme le passage où les hébreux doivent traverser la mer Rouge alors que les égyptiens sont à leur poursuite. Ils sont des centaines de milliers sur la plage (hommes, femmes, enfants, tous à pieds), l’armée de Ramsès est à quelques centaines de mètres derrière eux sur des chevaux et pourtant elle ne les rattrape jamais.
Mais on se laisse porter malgré tout et on apprécie l’adaptation au cinéma pour en prendre plein la vue.
LoCa, en collaboration avec BigLebowski.