The end is missing

Bon comme avec chaque Walsh que je vois, je reste un peu sur ma faim malgré les qualités évidentes du film. Déjà la photographie est superbe et Walsh met en scène son histoire avec sobriété, certains plans sont mêmes très beaux (celui avec l'eau qui coule du toit notamment). J'ai trouvé l'histoire sympathique avec cette femme aux mœurs libres qui arrive sur une île où vit une garnison qui lui fera la cour mais où a débarqué un pasteur qui l'harcèlera de ses discours moralisateurs. J'ai aimé cette illustration des dangers de l’extrémisme religieux sans que Walsh en fasse complètement une charge. Lionel Barrymore est inquiétant dans ce rôle d'ailleurs.

Après ce qui est dommage c'est que le film soit mutilé de quelques minutes vers la fin, et pourtant ça montait en intensité et en puissance. Ce jeu d'influence qu'exerce le pasteur sur cette femme en cavale dégage beaucoup de cruauté et de froideur, ça faisait limite froid dans le dos. La dernière séquence entre Gloria Swanson et le pasteur devait être magnifique. C'est vraiment dommage que ce soit cette partie qui manque car le récit prenait une tournure dramatique très intéressante. C'est d'ailleurs ce qui fonctionne le plus dans ce film, ce glissement progressif de la comédie douce jusqu'au drame. J'ai en revanche plus de mal avec la romance que je trouve encore une fois trop mécanique, ce qui me bloque principalement dans un film muet à de nombreuses reprises.

Je n'ai pas été pleinement conquis par ce film sans avoir grand chose à reprocher en fait, d'autant plus que le principal défaut du film (le manque de certains plans à la fin) n'est pas de la faute de Walsh. J'ai apprécié sans être envoûté, ou à la rigueur la seule chose qui m'a envoûté est le regard de Gloria Swanson qui était décidément plus jolie que dans Sunset Boulevard! Un sympathique moment de cinéma malgré tout.