Fair Game
6.1
Fair Game

Film de Mario Andreacchio (1986)

Parmi les derniers films de la Ozploitation, Fair Game est une série B sans génie qui reprend tous les codes de ce type de cinéma. Une femme isolée et coupée du monde, trois déjantés hérités des Rednecks à l’Américaine, et une escalade de violence entre les deux camps. Autant dire que le scénario tient sur un coin de nappe en papier : présentation de l’héroïne / présentation des antagonistes / accrochage en voiture / intrusion des méchants chez l’héroïne / première réplique de l’héroïne / gros châtiment des méchants (il n’y a pas de « rape » ici) / revanche de l’héroïne et châtiment des méchants. En clair, le film n’invente rien et c’est évidemment son plus gros point faible. Ses antagonistes, s’ils se trimballent dans un drôle de véhicule, n’ont rien de particulièrement sadique. Sa gentille héroïne, quand elle se révolte, évoque davantage l’équipe de L’Agence tous risques que son alter-ego de I spit on your grave.


Porté par une musique synthétique terriblement gonflante à la longue, le film est certainement trop gentil pour être marquant. On est ici dans un film d’exploitation lambda qui ne dépasse jamais la ligne blanche, élément qui rend souvent ces productions intéressantes. L’ensemble se suit cependant facilement. Avec son temps ramassé (1h26), ses nombreuses péripéties et son univers sauvage remarquablement photographié, il ne manque pas d’atouts. Apprécié de Quentin Tarantino (dont les avis semblent aujourd’hui faire autorité), le récit est marqué par sa jolie séquence où l’héroïne est accrochée au-devant du véhicule de ses assaillants. Une idée sympa, dans le sillage de celles portées par George Miller, mais qui ne réussit pas à faire totalement basculer le récit dans un « survival » original.


Au contraire, l’héroïne, à l’heure de la vengeance, va nouer un bandana autour de sa tête et installer chez elle des pièges à la McGyver qui ne permettent pas d’aller au bout de l’idée même du film. Réputé au regard de ses indéniables qualités techniques, il est dommage que l’ensemble pèche par son incapacité à se démarquer des autres films de ce type de productions. Il faut croire aussi qu’au milieu des années 80, on avait quand même fait le tour de la question. En Australie, comme ailleurs.


Play-It-Again-Seb
5

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le 5 févr. 2024

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PIAS

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