Le puits horizontal

Un brave commerçant en articles de pêche et chasse se laisse convaincre par son banquier de faire fructifier son argent en achetant des actions exotiques qui se cassent la gueule rapidement. Notre brave commerçant, sur les fortes paroles du curé lors du sermon du dimanche, entreprend de vouloir récupérer directement auprès de la banque l'argent qu'il estime avoir été volé : faire le casse de la banque.

"Les fortes paroles du curé (interprété par un Claude Piéplu, en pleine forme)" : l'objet du sermon, légèrement réac, était la conduite de tout bon chrétien face aux voleurs ...
Il ne faut pas confondre la bonté et la faiblesse. Nous avons le devoir d'être vigilants et fermes dans notre foi. Il nous faut être forts et déterminés afin qu'ils se souviennent que "bien mal acquis ne profite jamais"

Le film de Jean Girault commence ainsi très fort : le ton est donné d'une agréable comédie qui se veut être une parodie d'un film de casse où les malfrats sont les membres d'une même famille galvanisés (enfin, presque) par notre brave commerçant d'articles de pêche et de chasse. Coup de chance, la banque est située juste en face du magasin. Ce sera donc très simple. Il suffit de creuser un tunnel et le tour est joué.
Le scénario accumule les gags et les situations invraisemblables, les dialogues sont pétillants et les répliques fusent. Même après plusieurs visionnages du film, le comique résiste à l'usure.

C'est Louis de Funès qui est l'honorable commerçant. C'est une de ses premières prestations pour Jean Girault avant d'attaquer la longue série des "Gendarmes de Saint-Tropez". Ici, il grimace bien un peu mais son cachet n'est pas encore proportionnel aux nombre de grimaces et cabotinages : donc c'est très supportable. Oui et on peut même dire que parfois il est franchement hilarant.

Mais face à lui, il y a quelques bons seconds rôles qui tiennent bien leur place et aident à équilibrer le poids des personnages.
J'ai déjà parlé de Claude Piéplu, en curé de choc mais il y a aussi l'excellent Jean-Pierre Marielle dans le rôle du banquier plein d'entregent, qui vit sur un grand pied avec une dispendieuse maîtresse, les chasses en Sologne, les belles bagnoles de sport et l'argent des clients de la banque.
Au détour d'une rue, on trouve aussi Jean Lefebvre dans le rôle d'un chef d'équipe d'un chantier de terrassement à qui Louis de Funès fera gober qu'il veut des conseils pour creuser un puits horizontal pour faire un cadeau d'anniversaire à sa femme. S'ensuit une hilarante discussion en termes de métier abscons autour d'un verre de vin bien râpeux.
C'est comme Georges Wilson qui joue le rôle d'un flic de quartier à vélo qui se mêle de ce qui ne le regarde pas.
Ici et là on entrevoit plusieurs acteurs qu'on voit souvent dans des petits rôles comme Dominique Zardi ou encore Guy Grosso, Jean Droze, ...

Sympathique petite comédie pleine d'allant et de gags amusants avec un De Funès maîtrisé.