De l'aveu même du principal intéressé (à savoir Viggo Mortensen) cela faisait près de 20ans qu'il songeait à passer derrière la caméra.
Tout comme Mel Gibson avant lui, il n'a jamais été le type d'acteur à se contenter de venir jouer ses scènes et quitter le plateau aussitôt ces dernières bouclées.
Il a toujours été intéressé par toutes les étapes et tous les métiers qui font qu'un film puisse se faire, il a longuement discuté et appris sur les différents tournages et auprès des différents réalisateurs qu'il a pu côtoyer.
Notamment un en particulier, un réalisateur avec lequel il a pu discuter et apprendre au cours des trois longs métrages qu'ils ont partagé.
Un réalisateur qui est devenu bien plus qu'un simple réalisateur, plus qu'un ami, mais un véritable mentor, une source d'inspiration qui a abouti à une sorte de passation de pouvoir lors d'une scène où ils ont pu se retrouver face à face en toute subtilité avec en sous-texte plus qu'implicite "la figure du père" de cinéma de Viggo.
Le film en lui même est sans prétention et il a été monté dans le but d'accentuer et de montrer aux spectateurs les résultantes de la maladie d'Alzheimer (bien que le film évite de nommer de façon frontale la maladie et se concentre sur une autre maladie : le cancer).
C'est parce que Willis (Lance Henriksen) est victime de crises que le récit oscille entre le présent et le passé.
C'est parce qu'il a des crises qu'il se retrouve à vivre des scènes de sa vie passée et qu'il perd ses repères et se retrouve totalement désorienté dans les scènes qui se passent dans le présent.
Lance Henriksen livre une prestation irréprochable, et c'est le cas pour la majorité des acteurs du métrage.
On voit que Viggo a été à bonne école et qu'il sait diriger des acteurs ; plus encore, il sait diriger des enfants ! (Ce qui n'est pas forcément évident)
Même si le film n'est pas parfait (il n'a pas la prétention de l'être), même si il ne révolutionne rien (il n'a pas la prétention de le faire), pour un premier film, le fait est que le résultat est plus que satisfaisant.
C'est un pari gagnant pour Monsieur Mortensen, non seulement pour le public mais aussi pour lui.
Il a énormément appris, et il a eu le temps de digérer énormément de choses en 20 ans de désirs de réalisation.
Prochaine étape pour lui, les re-retrouvailles avec son mentor pour une quatrième collaboration sous sa caméra.
Verdict, si vous voyez le nom de Viggo Mortensen sur une affiche, que ce soit en tant qu'acteur ou désormais en tant que réalisateur, vous pouvez y aller les yeux fermés car ça reste un gage de qualité.