le 31 mai 2011
Une belle Hélène pour Hunebelle.
En 1964, Jean Marais est un acteur au sommet de sa popularité grâce aux films de cape et d'épée d'André Hunebelle, Louis de Funès vient d'avoir son premier gros succès personnel avec Pouic-Pouic...
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Dans les années 50 et 60, André Hunebelle faisait feu de tout bois dans le cinéma populaire, oscillant entre la comédie, l’aventure et l’espionnage. Avec Jean Marais qui a porté ses films de cape et d’épée les plus mémorables, il souhaitait reconstituer le duo de deux de ses plus grands succès, à savoir Le Bossu et Le Capitan, avec Bourvil mais dans un film d’un autre genre. Exit l’aventure chevaleresque et place à une intrigue policière adaptée des personnages créés par Marcel Allain et Pierre Souvestre. D’un côté, Jean Marais pour assurer les scènes d’action. De l’autre, Bourvil pour l’humour. Et, pour le glamour, Mylène Demongeot. Sauf qu’à quelques semaines du tournage, Bourvil doit se désister. André Hunebelle fait alors appel à Louis de Funès qu’il avait dirigé dans une comédie et qui sort du tournage du Gendarme à Saint-Tropez.
Le film prend alors une nouvelle dimension qui échappa sûrement à son réalisateur. Le ton de la comédie devient prépondérant et le film vire à la farce délirante. Ce qui réussit parfaitement à l’écran ne fonctionna pas sur le plateau. La place occupée par le commissaire Juve tend en effet à supplanter toute la partie action assurée par Jean Marais, ce qui eut le don d’agacer le comédien qui voyait bien qu’on lui disputait la vedette. Le résultat est pourtant parfaitement dosé. Le rythme trépidant assure des scènes d’action non stop (dont une série de très belles cascades et une fabuleuse course-poursuite finale en voiture, en train et à moto) et des plages d’humour emportées par la folie de Louis de Funès. Orchestré par la fameuse partition signée Michel Magne, le film dégage un parfum d’étrangeté parfois déroutant qui explique aussi certainement en partie le malaise que l’ensemble peut provoquer sur un tout jeune public.
Il faut aussi reconnaitre la réussite du personnage de Fantômas avec son masque bleu, la voix caverneuse de Raymond Pellegrin, son repère digne des plus grands adversaires de James Bond, mais aussi son caractère impitoyable qui le rend véritablement inquiétant. Fantômas, c’est aussi bien une parodie qu’une création à part entière, à mi-chemin entre le burlesque et le fantastique, annonçant le cinéma de de Funès et une autre façon de faire de la série B, où les sonorités jazzy de la partition hésitent à rappeler les comédies désuètes des années 50 et à traduire la nouvelle grammaire du cinéma populaire. Tout n’est pas réussi dans ce drôle de film, loin de là, mais les personnages sont vraiment intéressants, l’action rondement menée et on ne s’ennuie jamais. Et puis, pour beaucoup d'entre nous, que de souvenirs...
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Créée
le 6 avr. 2022
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le 31 mai 2011
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