Comment passe-t-on de rodéos urbains à des voitures évoluant dans l’espace ? Douze films de la franchise Fast and Furious ! Elon Musk n’a qu’à bien se tenir.

En vingt ans, les choses ont bien changé. Dom vit tranquillement avec son fils et Letty à la campagne et tout devrait se dérouler dans le meilleur des mondes possibles. Oui, mais voilà, l’avion de M. Personne s’est écrasé avec une arme terrible à l’intérieur. Les anciens acolytes de nos deux héros viennent les chercher pour récupérer l’objet.

Et là, tout part en vrille…

Les scénaristes ne reculent devant aucune incohérence en faisant apparaître le frère inconnu de Dom grâce à des flashbacks larmoyants, en ressuscitant pour la deuxième fois Han, en remettant en scène Cipher, prisonnière du fils d’un dictateur désireux de devenir maître du monde et en inventant des pays afin de ne pas froisser les tyrans sud-américains…

Le scénario est invraisemblable, les scènes d’action spectaculaires défient les lois de la physique, les personnages principaux sont indestructibles et les figurants s’en prennent plein la figure. Autant dire que le tout est jubilatoire et lave le cerveau de toute tentative d’esprit critique à grands coups de rap et d’effets spéciaux.

En 20 ans, les choses ont vraiment changé… Le politiquement correct a remplacé le côté voyou des premiers films. Les morts sont à peine suggérés et on ne voit pas une goutte de sang. La vague « metoo » est passée aussi par-là, asexuant toutes les femmes là où elles étaient hypersexualisées auparavant. C’est tellement vrai, qu’elles deviennent physiquement plus fortes que des hommes surentraînés et que Megan, qui n’a pas son permis de conduire, devient en une fraction de seconde pilote émérite et chauffeur de poids lourd… On ne reconnaît plus celle qui sortait de l’eau en aimantant tous les regards, ses cheveux sont attachés, lorsque Cipher a une coupe extracourte et que Letty est presque en col roulé.

Fast & Furious 9 est un film si lisse qu’il glisse sur l’esprit comme les voitures sur le bitume. Même la mise en scène est policée, un comble pour une série qui s’opposait aux forces de l’ordre dans les premiers épisodes. A vouloir passer sous les fourches caudines des censeurs wokes, ce film en a oublié son âme.

DenisLabbe
3
Écrit par

Créée

le 7 août 2022

Critique lue 4 fois

Denis Labbe

Écrit par

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Fast & Furious 9

Fast & Furious 9
archibal
5

La neuvième roue du carrosse

Pas un grand millésime que ce F&F 9 qui s'emmêle les pinceaux dans un mélodrame familial digne d'une telenovela, allant jusqu'à ressusciter les anciens personnages de la saga par paquets de 12...

le 14 juil. 2021

22 j'aime

7

Fast & Furious 9
EricDebarnot
3

Slow & Silent (It's such a Perfect Day)

Il faisait beau quand je suis entré avec ma fille dans ce petit cinéma de province où l'on projetait "Fast & Furious 9" en VF bien entendu (parce qu'au point où on en était, il fallait boire le...

le 25 juil. 2021

20 j'aime

2

Fast & Furious 9
titiro
7

Furieusement Fou

La démesure, la surenchère, l'ineptie, l'incohérence, l'aberration... La saga F&F (pas FF hein) s'avance toujours un peu plus dans le n'importe quoi, et l'assume totalement. Cette saga, ayant...

le 16 juil. 2021

20 j'aime

6

Du même critique

Lupin
DenisLabbe
3

Loupé : dans l'ombre d'Omar

Lupin (2021) Lancée à grands renforts de publicité, cette série Netflix s’appuie sur une distribution construite autour d’Omar Sy et une intrigue soi-disant basée sur des références à Arsène Lupin...

le 8 janv. 2021

20 j'aime

10

Tribes of Europa
DenisLabbe
5

Les 100 de l'Europe

Série allemande Netflix, tournée en allemand et en anglais, Tribes of Europa s’inscrit dans une mouvance postapocalyptique à la mode. A ce sujet, les Allemands ne font pas les choses à moitié : ils y...

le 19 févr. 2021

19 j'aime

Lovecraft Country
DenisLabbe
9

L'Appel d'Ardham

Nouvelle série sur OCS signée HBO, Lovecraft Country s’inspire de l’univers lovecraftien et d’une nouvelle de Matt Ruff pour nous dépeindre une Amérique en pleine déliquescence, gangrenée par ses...

le 17 août 2020

13 j'aime

3