Les temps sont durs.

Pourquoi on aime un film plus qu'un autre? Et pourquoi cette question? Suis je une photocopie d'une photocopie? Alors pourquoi mettre "Fight Club" en premier?
Ce film est à l'heure de son contexte, tout comme "Seven", "Usual suspects", tous ces films au twist final qui nous laisse pantois et dans la bouche un arrière goût d'inachevé, comme si le film était trop court, ou alors nous devenons trop exigent avec le cinéma.
Dans les années 90, internet et son lot de savoirs arrivaient pour mettre une gifle au 7éme art, il fallait des films qui surprennent par l'audace d'un scénario qui pourrait nous faire sortir de nos habitudes de cinéphile, parce qu'à l'ère de la connaissance par réseau, on pouvait tout savoir, tout voir et tout comprendre. Le nouvel Hollywood était mort depuis longtemps, et nous n'avions plus besoin d'aller payer une place au cinéma pour comprendre ou apprendre des choses, maintenant rien ne peut plus être caché, pour savoir que la C.I.A avait mis Pinochet au pouvoir, on n'était plus obligé de regarder "Missing", pour voir les atrocités de la guerre du Viêtnam plus besoin de regarder "Apocalypse Now" ou "Voyage au bout de l'enfer".
Il fallait donc s'adapter à cet état de fait, le cinéma pourrait être dépasser par internet, et pour ça, il fallait se retrousser les manches et arrêter de donner aux spectateurs une impression de "déjà vu", David Fincher est arrivé avec 3 films (je ne compterais pas Alien 3), 3 oeuvres sur des monsieur tout le monde qui voient le destin fuir devant une réalité qui n'est pas tangible.
"The game" "Seven et "Fight Club" parlent de personnes qui ne contrôlent plus rien, et merde Tante bertha a mis du poivre et des lames de rasoir dans la salade et on ne l'a pas vu venir.
Mais bon, revenons à nos moutons, ce film est avant tout l'histoire d'un homme dont on ne sait pas le prénom, puisqu'il est lui et quelqu'un d'autre, et qu'au fond de lui sa schyzophrénie le pousse à devenir un fasciste hitlérien qui sous couvert d'anarchie douteuse veut remettre les pendules à l'heure avec un système qui va à vau l'eau depuis que l'homme a pris les rênes d'un monde qu'il ne contrôle plus (les subprimes et la crise économique sont de bons exemples).
C'est pour ça que j'aime ce film, c'est un condensé de choses qui imbriquées les unes sur les autres, nous donne plusieurs niveaux de lecture différentes.
Merci Fincher, merci "Fight Club".