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(Pas de spoiler)

Honnêtement, Fight Club a eu un effet certain sur moi et un effet très néfaste, à vrai dire. Non, je ne me suis pas mise en tête de monter un Fight Club, mais ça m’a affectée, je dois l’avouer, et assez fortement. Je ne pense pas que tout le monde réagira de la même manière (j’espère que non), ça doit être une disposition d'esprit, du fait de ma situation personnelle. Après coup, j'ai eu l'impression que ce film avait agi comme un message subliminal. Tout ça pour dire que chez moi, je me suis identifiée au type, mais cette identification a eu lieu de manière très fourbe, très insidieuse. Je ne m'y attendais pas du tout.

Tout le monde s’accordera à dire que c’est très violent. C’est un peu comme si le film nous disait à chaque combat : « Non, ne détournez pas les yeux, c’est pas encore terminé ! » Et même si on détournait les yeux, il resterait les oreilles : que serait un combat sans le craquement des os, du cartilage, des mâchoires ? Le bruit du poing qui s’abat sur les corps ? Autant arrêter le film.
Outre ces scènes de violence récurrentes, avant d’apprendre LE truc du film, j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas. Bien sûr, on a plusieurs fois des indices qui vont dans ce sens, mais moi personnellement, jusqu’à ce soit vraiment évident, je n’en étais pas sûre, de ce « truc » qui constitue le noyau du film.
À la fin, j’ai eu l’impression de m’être prise une sacrée claque. Pourtant, quand j’y repense, il ne s’agissait que de combats, même s’ils étaient très violents, et d’attentats commis par les membres de ce Fight Club au nom d’une idéologie qui prône la libération des carcans de la société, et aussi à cause d’un sérieux lavage de cerveau.
Parfois, c’était tentant de croire ce qui se dit dans ce film : toute cette normalité, qui consiste à avoir un job bien payé, un appart’, une voiture, qui consiste à consommer, etc., ça n’est qu’un cadre normatif, justement. Et les gens qui ne rentrent pas dans ce cadre, il leur reste quoi ? L’underground, les Fight Clubs, l’épreuve de leurs sensations physiques, un retour du rapport à l’animalité, qui par contrecoup, modifie considérablement la vision des choses des membres du club.
Mais après quand ça dégénère en groupuscule terroriste, impossible de cautionner.

Le héros est l’instigateur de tout ça. Du moins, une part de lui, puisqu’il a monté ce Fight Club. Mais en même temps, il rejette ce qu’il fait, à la fin. Donc le film reste très ambigu, il n’y a aucune position clairement adoptée, aucune apologie de quoique ce soit, ni même la volonté de donner une leçon de philosophie, qui nous ferait rire jaune.
Je me demande donc où ce film souhaite nous mener. Où David Fincher souhaite nous mener. À part dans les salles de cinéma et dans les centres commerciaux pour acheter le dvd bien sûr. Moi, je n’aime pas quand un film n’a ni queue ni tête. Pourtant, ce que je retiens de Fight Club, c’est un malaise très profond, qui va au-delà d’un « je ne me sens pas bien dans ma peau ». Ou plutôt, qui reprend ce thème, mais à une échelle plus grande, peut-être à l’échelle de la société. Peut-être un malaise qu’on pouvait ressentir dans les années 90-2000 aux États-Unis.
Ce que je dis, ce sont des pures spéculations que je tire de commentaires autour du film, que j’ai cherchés pour m’éclairer un peu. Il faudrait faire une historiographie des films de ce thème à cette époque, des livres aussi, et peut-être qu’une analyse sociologique serait pas mal non plus.

La fin, ça fait effectivement un peu happy end, mais moi ça ne me dérange pas du tout : après tant de tension tout au long du film, c’est pas mortellement grave si c’est un peu invraisemblant, ça nous permet de respirer et de ne pas déprimer dans notre lit. Un film qui, au contraire, agresse le spectateur jusqu’à la toute fin, c’est par exemple Vol au-dessus d’un nid de coucous. Franchement, faut supporter ; j’ai eu du mal.
Pohegi
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le 13 mai 2014

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Pohegi

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