Jacen - Trip in Asia

For the Emperor (2014) - 황제를 위하여 / 104 min.
Réalisateur : Park Sang-jun -박상준
Acteurs Principaux : Lee Min-Ki -이민기 ; Park Sung-woong -박성웅 ; Lee Tae-im -이태임
Mots-clefs : Corée ; thriller, action.

Le Pitch :
Lee Hwan est une star montante du baseball dont l'ascension est brisée par une blessure. Tombé dans l'alcool, il gâche définitivement sa carrière en trempant dans une affaire de matchs truqués. Il rencontre alors Sang-Ha, un usurier qui dirige "Emperor Capital", la plus grande société de prêt implantée à Busan. Fasciné par l'argent et le pouvoir, Lee Hwan tombe dans l'engrenage de la violence, au risque de tout perdre...

Premières impressions :
Film très visuel, "For the Emperor" s'inscrit dans la mouvance des thrillers coréens récent à l'esthétique irréprochable. C'est la première chose qui m'a marqué, l'esthétisme. Tout semble avoir été pensé, calibré, millimétré. La lumière s'adapte parfaitement aux scènes, quelles soient sales, violentes ou sensuelles. La musique qui n'est pas sans rappeler celle de "Drive", est nerveuse à souhait. Tout s'adapte pour un rendu graphique prenant des aspects de film noir.

Une des rares choses que je regrette dans le cinéma asiatique, c'est de souvent présenter des personnages trop lisses et interchangeables. Je ne sais pas si cela est dû à ma propre méconnaissance ou à leur amour de la chirurgie esthétique, mais je trouve cela encore plus prégnant dans le cinéma coréen. Au contraire, Park Sang-jun a décidé de rendre ses personnages très reconnaissables. Certains acteurs ont des gueules, les autres sont affublés de détails visuels qui permettent de les identifier d'un coup d'œil. Si le procédé est un peu scolaire et caricatural, il faut confesser son efficacité.

Hélas, trois fois hélas, si le scénario tient la route, la narration laisse à désirer. Tandis que les personnages semblent avoir leurs motivations propres, l'ascension de Lee Hwan est faite d'ellipses qui laissent les explications aux oubliettes. C'est d'autant plus dommage que certains retournements de situation auraient vraiment mérités qu'on s'y attarde. D'autres scènes, comme celles de sexes, semblent purement gratuites. Bien que l'on ne puisse qu'apprécier la plastique de Lee Tae-im, son personnage de femme fatale aurait mérité un traitement plus profond. En effet, j'ai l'impression que Park Sang-Jun n'a pas su exploiter pleinement le potentiel de son scénario, un peu comme ces jeux vidéos où les quêtes annexes prévues dans le storyboard disparaissent de l'objet final.

Pour conclure, malgré une très bonne impression visuelle, "For the Emperor" se révèle frustrant, en grande partie à cause de sa narration. Toutefois, j'ai apprécié son approche un peu différente, son côté film noir, que j'ai peu vu pour le moment dans le cinéma coréen. Ainsi, si ce n'est pas le premier film à regarder, il vaut quand même le coup d'œil pour les amateurs du genre.