Framed
Framed

Film de Alex Cheung (1989)

Framed commence comme un film de vengeance avec une aura théâtrale. Du moins, c’est l’accoutrement de Wah qui le fait penser, espèce de « Fantôme de l’Opéra », sans opéra. De noir vêtu, les cheveux gominés, il y a un côté irréel à le voir se déplacer et mettre en place sa vengeance. Lui qui fut par le passé victime d’un complot. Parallèlement, l’histoire de Yung est typique de l’actioner eighties. Flic casse-cou surnommé Rambo par ses pairs, il n’hésite pas à rependre la poudre dans l’air ambiant. Il devient alors l’axe central du récit lorsqu’il est accusé de meurtre. Le personnage de Wah s’éclipse et on assiste à la traque d’un flic tentant de prouver son innocence. On y voit de la course-poursuite, de la tatane avec une Yukari Oshima montrant son habileté physique, des fusillades jusqu’à ce dénouement digne d’un heroic blooshed où l’on retrouvera Wah. On notera pour l’occasion le bon travail de Mang Hoi aux commandes des chorégraphies. Framed s’avère alors un thriller distrayant à suivre. Il est regrettable que les points comiques mettant en scène des policiers atténuent la noirceur du récit et son intensité. C’est bien dommage compte tenu que ces mêmes flics deviennent les traqueurs sans pitié faisant feu sans relâche. La tension est donc minée lorsqu’elle n’est tout bonnement pas désamorcée. Sans ça, on n’est pas loin de voir sous les traits de Yung et ce qu’il vit durant sa traque, ce flic interprété par Yuen Biao dans On the Run (1988). Si ce dernier se bat pour survivre, l’autre agit pour s’innocenter mais ils doivent faire face à des flics-tueurs qui ne reculent devant rien, ici mené par un Shum Wai des grands jours. Il est un haut-gradé corrompu dont une vie vaut peu de chose, plus encore si elle lui permet de gagner de l’argent. Un digne représentant féroce du règne animal. Un crocodile que confère le titre chinois à la fois vil et sournois nageant en eaux troubles.


Avec Framed, on ne boude pas son plaisir. Alex Cheung est assez inspiré pour livrer un travail qui tient la route du début à la fin. On déplorera juste quelques choix scénaristiques mais à part cela, l’amoureux de série B y trouvera largement son compte.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/02/12/framed-1989-alex-cheung-avis-review/)

IllitchD
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le 10 juil. 2014

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