HOTEL BROSLIN.

Avec seulement 35 000 dollars en poche le cinéaste du cinéma indépendant d'horreur américain, Frank Henenlotter (Elmer le remue-méninges, That's Sexploitation !) signe le scénario de Frère de sang, sa première réalisation et le premier chapitre de la trilogie Basket Case qui comprend Frère de sang 2 en 1990 & Frère de sang 3 : la progéniture en 1992, deux épisodes tournés dans des conditions beaucoup moins précaires que ce premier opus. Une histoire ahurissante d'un grand benêt friqué relié télépathiquement à son siamois difforme et furieux voulant se venger tous deux des chirurgiens qui les ont séparé. Une créature embryonnaire, un frère de sang monstrueux, qui commet des crimes et terrorise un hôtel miteux. Pur produit du cinéma underground américain, le New-yorkais Henenlotter tourne au jour le jour son premier film, plutôt de nuit et le weekend avec une seule caméra 16 mm gonflé en 35 ainsi que simplement pour effets spéciaux, des effets visuels image par images à l'ancienne de marionnettes à gant en latex écumant les ruelles et les cloaques les plus malfamés avec une équipe technique réduite à une poignée de potes !
Les acteurs ne sont que de novices amateurs, Kevin Van Hentenryck (The Absence of Light, Dry Bones), Terri Susan Smith, Beverly Bonner (Elmer le remue-méninges, Sex Addict), Robert Vogel, Diana Browne, Lloyd Pace, Bill Freeman et Joe Clarke.

T'as vu ça, il est bourré !

Et toi aussi !

Duane, un jeune adolescent, débarque dans un sordide hôtel new-yorkais, un panier sous le bras. Dans celui-ci se cache Bélial, son monstrueux frère siamois. Les deux frères ont été séparés par des médecins qui voulaient la mort du monstre. Jeté dans une poubelle, Bélial sera récupéré par Duane. Commencera alors une terrible vengeance envers tous ceux qui leur ont fait du mal... L'entente est parfaite entre les deux frères, jusqu'au jour où Duane tombe sous le charme d'une jeune fille...

Qu'est-ce qui a dans ce panier ?

Mon frère !

Ton frère ! Ah, ah, ah !

Le pape du gore underground commence fort sa carrière en 1982 avec ce cinéma bis, d'horreur artisanal rageur et totalement barré tourné clandestinement sur plus de six mois. Mais au succès mondial à plus de 7 millions de dollars à la fin d'année 83. Le cinéaste pas très productif trouve cependant à chaque fois des projets complètement frapadingues, aussi sordide et malsain que jouissif. Loin d'être un chef-d'oeuvre du genre, Frère de sang a d'abord très mal vieilli avec ses effets Old school dépassé et sa distribution d'amateurs, mais son sujet non dénué de charme et sincère, reste avec la mise en scène monstrueuse d'Henenlotter, les meilleurs atouts avec notamment le final entre fantasmes et voyeurismes dans la chambre de la chaude Sharon interprétée par l'étoile filante Terri Susan Smith et la confrontation couillue des deux frères.

Un peu plus j'oublié !