Gangs
Gangs

Film de Lawrence Ah Mon (1988)

Né en 1949 à Prétoria en Afrique du sud, Lawrence Ah Mon effectue ses études cinématographiques aux Etats-Unis avant de revenir à Hong Kong. Il débute alors en tant qu'assistant réalisateur en 1979 sur le premier long métrage de Tsui Hark : Butterfly Murders et poursuit sa carrière de réalisateur à la télévision où il travaille sur plusieurs séries TV à succès tel que Islander. Ce n'est qu'en 1987 qu'il réalise Gangs, son 1er long métrage traitant de la jeunesse délinquante à Hong Kong. Mais le film est fortement censuré, en plus des coupes pures et simples au niveau visuel, les censeurs insistent également pour que certaines lignes de dialogues soient redoublées, clamant que le film encourage les adhérences aux gangs...

Et pourtant, c'est tout le contraire, on est ici devant le complet opposé d'un film de la série des Young and Dangerous. Filmé dans un style très réaliste proche du documentaire, Gangs est un film vraiment très noir et nihiliste qui ne fait aucune concession. Un an avant le School on fire de Ringo Lam, Laurence Ng nous plonge dans l'univers d'un groupe de jeunes désœuvrés et sans repaire, faisant parti indirectement des triades. Ce gang de jeunes qui rackettent les commerçants, volent et pillent les magasins, est dirigé par un homme un peu plus âgé en contact avec la triade Sun Hing, permettant d'avoir de la main d'œuvre jeune pour le futur sans pour autant avoir une quelconque relation avec eux en cas de dérapage.

Le casting est composé exclusivement d'inconnus qui sont pourtant convaincant dans leur personnage d'adolescent perdu et sans avenir. Ces gamins sont complètement isolés : ils ont quittés l'école, n'ont plus de famille et sont souvent sans emploi. Ils sont livrés à eux même sans aucun autre adulte pour les guider qu'un jeune chef, ils ne font que penser et agir dans l'intérêt du groupe. C'est ainsi qu'un soir, lors d'une bagarre contre un autre gang où leur chef va perdre la vie, le gang va complètement exploser de l'intérieur et se retrouver sans repère ni canalisateur. A partir de ce moment on va assister à une véritable descente aux enfers de tous les protagonistes qui essaient de survivre tant bien que mal pour affronter seuls et sans jugements les difficultés de la vie. La violence est représentée de manière très crue et réaliste comme le reste du film. Les bagarres sont brutales et non chorégraphiés, dans le sens où on ne retrouve pas ici de kung fu ou héros de quelle sorte que ce soit. Pas de glorification mais juste un regard pessimiste sur une jeunesse à la dérive.

Au même titre que l'Enfer des armes de Tsui Hark (version d'origine) mais sous un angle différent, Gangs est un film obscur et nihiliste nous montrant une jeunesse désespérée, sans avenir et terriblement efficace même si il n'apporte pas véritablement de réponse aux problèmes. Tout simplement un film référence, aujourd'hui malheureusement oublié, qui a réussi l'exploit de tenir durant tout un mois dans les salles de Hong Kong lors de sa sortie. Douze ans plus tard en 2000, Laurence Ah Mon revisitera à nouveau le thème de la jeunesse Hong-Kongaise, mais cette fois du point de vue de 4 jeunes filles dans Spacked out.

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le 2 juin 2011

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Ryo_Saeba

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