Jérémie est un garçon hypersensible d'une jalousie excessive, dont le père vient de décéder. En décalage avec son époque et le monde du théâtre dont il veut faire partie, il se prépare au casting de "L'Éveil du printemps", de Frank Wedekind, 1891. Le pitch de cette "tragédie enfantine" : un artiste désorienté, dans un monde hostile, torturé par sa sexualité précoce, qui va se suicider. Une sorte de mise en abyme de Jérémie et de Nicolas Maury lui-même, qui signe un film très empreint de sa sensibilité. Peut-être le réalisateur y a trouvé une forme de thérapie et d'exécutoire de ses passions refoulées.


Le rendu est un film flagada, se voulant drôle et philosophique, sans arriver ni à l'un ni à l'autre. Toute l'intention poétique est éclipsée par la préciosité du ton. Désorienté, chiffonné, torturé. Nicolas Maury livre sa proposition sur l'artiste, sur les variations du couple, une vision qui peut toucher ou laisser complètement indifférent. La musique, sorte de clavecin, est bien trouvée, à la fois mélancolique et hors du temps. Un mérite de ce film reste que sa proposition est totalement assumée, jusqu'à la chanson finale, mièvre, gentillette et risible.

Nuwanda_dps
3
Écrit par

Créée

le 19 mai 2021

Critique lue 498 fois

4 j'aime

Emilie Rosier

Écrit par

Critique lue 498 fois

4

D'autres avis sur Garçon chiffon

Garçon chiffon
Fleming
7

Les Malheurs de Chiffon

Je dirai en préambule que j'ai hésité pour le titre. Les Malheurs de Chiffon s'applique bien au film de Maury inscrit dans le contexte actuel (du Covid et de ses conséquences économico-sociétales),...

le 28 oct. 2020

11 j'aime

17

Garçon chiffon
Zeudhomme
5

Pas mal, à suivre

Il y a une vraie prise de risque et une mise à nue (au sens propre comme au sens figure) tres louable dans ce premier film. Le personnage (joue par le réalisateur lui même), de par sa...

le 22 oct. 2020

9 j'aime

Garçon chiffon
ffred
5

Critique de Garçon chiffon par ffred

De la série Dix pour cent à ses rôles au cinéma, j'ai toujours bien apprécié Nicolas Maury. Curieux de voir son premier film derrière (et devant) la caméra. Librement inspiré de sa propre histoire et...

le 2 nov. 2020

6 j'aime

Du même critique

Tralala
Nuwanda_dps
8

Tralala dans l'air

La scène d’ouverture donne le ton magique car enivrant de "Tralala" : la poussière d’un squat miteux près à être démoli qui devient poussière d’étoiles et source d’inspiration pour une prochaine...

le 13 sept. 2021

11 j'aime

1

Paterson
Nuwanda_dps
9

Paterson: une réconciliation

Paterson est l'homme, la ville, le film de la réconciliation. Réconciliation entre la pauvreté de la ligne de bus 23 et la richesse des dialogues de ses passagers. Entre la laideur du chien et la...

le 29 déc. 2016

11 j'aime

Sœurs d'armes
Nuwanda_dps
6

Une entreprise louable mais qui se prend à sa propre critique

Rares sont les films qui portent une perspective féministe sur la géopolitique. Car rares sont les occasions que nous offre la vie réelle de promouvoir cette démarche. En s'attachant au commando de...

le 30 août 2020

8 j'aime

1