Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Presque 9.

Vraiment Clayton, il ne rate pas. Son cinéma est d'une sensibilité incroyable, il arrive à dégager une déchirante mélancolie d'un romantisme désuet, disparu.


Un idéal disparu mais dont la présence sous jacente, à fleur de peau contribue à dégager quelque chose de proprement fantomatique. Car il reste quelque chose de très funeste dans le film, des relents presque gothique où le rapport au temps est fondamental, avec une suspension, langueur qui dégagent aussi bien quelque chose hors du temps, éternel comme quelque chose de vide, de mort. Et c'est sur cette ambiguïté que repose la beauté du film et la mise en exergue de la crise existentielle qui traverse les personnages.


(J'ai presque ressenti des relents Antononien par moment, dans le dialogue entre vide et crise existentielle)


Le mélange de l'aspect fantomatique et de la crise existentielle, de la langueur et de l'impression de temps suspendu, donne la sensation que l'ensemble des individus sont justes des souvenirs semblant vivre au travers d'une société de consommation naissante. De là le film se permet de brasser thématiquement bien plus de choses, des permanences sociales jusqu'à la construction d'un nouveau monde à l'heure d'une nouvelle phase du capitalisme qui va autant consacré l'individu, l'individualisme que les peurs réactionnaires d'une partie de la population. Mettre en scène de cette manière les années folles américaines, comme quelque chose de condamner au vide, à la mort, est pertinente tant elle va disparaitre en 1929. Mais dont les questionnements, crises et névroses semblent lui avoir survécu tant elles sont présentes depuis les années 60, 70. Voire de 1945 jusqu'à nos jours.


Mais au final, la plus grande justesse du film est d'avoir traité, mise en scène cette tension entre vieux romantisme d'une époque passée et un cynisme consumériste dans un capitalisme avenant.


Enfin bref, beaucoup de choses à dire mais un grand film dont je ne comprends absolument pas sa mauvaise réputation.


HugoLeBlaireau
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 1 sept. 2024

Critique lue 11 fois

HugoLeBlaireau

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique

le 13 mai 2013

Gastby ou le film-roman.

J'avais peur, très peur. 6.4 de moyenne, 5.8 pour les éclaireurs. C'est d'autant plus faible que Gastby est un film des années 1970. Devant l'insistance de mes amis, je finis par accepter de le...

Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique

le 28 févr. 2013

Robert le magnifique

J'ai découvert Gatsby il y a deux ans, lors d'une visite impromptue chez un libraire vendeur d'occasions, camouflé dans le recoin de l'entrée d'une Fnac, faisant pâle opposition à cette dernière,...

Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique

le 8 avr. 2018

Grandeur et décadence des "Années Folles"

Le roman célèbre de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925, a déjà fait l'objet de 2 adaptations en 1926 et 1949 que je n'ai pas vues ; je ne peux que comparer avec la version de Baz Luhrman en 2013...

Du même critique

Invisible Man

Invisible Man

le 17 mars 2020

Reflet d'une menace invisible

Leigh Whannell est un nom qui traîne depuis maintenant quelques années dans le cinéma horrifique. Connu à ses débuts comme le scénariste et comparse de James Wan, il a notamment écrit certains de ses...

Le Massacre des morts-vivants

Le Massacre des morts-vivants

le 25 oct. 2020

Déclin des vivants

La figure du zombie est quelque chose de proprement fascinant. Cet humain réanimé d’entre les morts a rapidement envahi mon imaginaire, et ce dès mes 9-10 ans, amenant aussi bien m’attacher qu’à fuir...