Go Fast ou le documentaire d'action à la française !

Les films d’action véritablement français (il y a toujours un côté américain au niveau mise en scène, distribution ou bien production), ne se sont que trop rarement faits connaître ailleurs qu’en national, sans pour autant emballer les critiques du pays. Surtout si la plupart sont produits par un certain Luc Besson et que ce dernier ne se préoccupe que du divertissement et de rien d’autre ! Et pourtant, c’est bien la boîte de production de cet individu (Europa Corp.) qui s’occupe de Go Fast, un film d’action 100% français qui veut aussi bien divertir que décrire un univers méconnu du grand public. Pari réussi ? (ATTENTION, SPOILERS !!)

Marek est un policier habitué à infiltrer des gangs et autres groupes de dealers et cambrioleurs pour aider ses supérieurs à démanteler ces derniers. Jusqu’au jour où il perd son collègue et meilleur ami lors d’une opération contre des trafiquants de drogue, Marek est alors entraîné pour infiltrer le gang sous le nom de Slimane et ainsi découvrir l’univers des Go Fast, ces bolides qui filent à toute allure sur les autoroutes, traversant pays et régions, transportant leur cargaison illégale à destination.
La première chose qui vient aussitôt en tête au début du film (grâce à la promo et à cette fameuse phrase dévoilée aussitôt que le spectacle commence), c’est qu’il s’agisse d’une histoire vraie. Que le véritable but du film est de nous faire découvrir, en 1h30, l’univers des Go Fast. Et ça, le film s’y prête à merveille ! Après une opération de surveillance filmée en détails, le long-métrage s’attarde sur le lourd et douloureux entraînement du personnage de Marek, sa prise de contact avec les chefs du gang, la visite au Maroc des cultures de drogue, la « course » en voiture jusqu’à Paris, l’organisation de cette dernière… tout ce qui concerne les Go Fast est passé au peigne fin. Et pour ça, le film à du mérite ! Néanmoins, cette découverte n’est pas sans défaut, à commencer par un énorme manque de scénario. Car si le but de Go Fast est avant toute chose de partager ces « courses », il en oublie de raconter une histoire. Il y a bien une trame dramatique (Marek ivre de vengeance d’avoir perdu son meilleur ami) mais elle ne sert pratiquement à rien (juste pour une petite scène d’action finale, où le tueur reconnait enfin Marek en tant que policier). Et ce n’est pas la relation amicale entre Marek et la femme de son ami ou bien le fait que la fille du gang soit également un flic infiltré qui vont apporter quelque chose de « travaillé » au film. Bref, Go Fast manque de script et de surprise.

Mais en mettant son côté découverte sur le devant de la scène, le réalisateur Olivier Van Hoofstadt prouve qu’il sait manier une caméra. Rien que pour l’opération de surveillance au début du film, où le cinéaste alterne entre plans centrés sur les flics planqués derrières des fenêtres et visuels de caméra utilisé par ces derniers, offrant déjà un sentiment de réalisme (comme si ces visuels n’étaient que des images d’archives). Grâce à cela, à d’autres moments et un montage énergique, le réalisateur arrive à nous plonger aussitôt dans cet univers jusqu’à la fin, en y introduisant quelques moments d’adrénaline efficaces (le guet-apens de la station service, la course-poursuite sur l’autoroute…). En clair, du point de vue de la mise en scène, Go Fast est une réussite !

Après, tout n’est pas parfait dans Go Fast. Je parle surtout d’une bande-originale qui sonne bien trop « film à la Luc Besson, où ça va flinguer sous des airs de musiques modernes. Ou encore d’un casting vraiment inégal, où trônent un impeccable Roschdy Zem et un Olivier Gourmet trop peu présent à l’écran (étant l’ami se faisant descendre). Quant au reste, il donne vraiment l’impression de voir une distribution digne des plus mauvais nanars d’action produits par Europa Corp.

Pourquoi faut-il voir Go Fast alors ? Pour sa mise en scène nerveuse, efficace et réaliste, limite documentaire, qui nous fait découvrir un univers méconnu des trafiquants de drogue, et pour ses têtes d’affiche. Et même si ces atouts arrivent à monter Go Fast au-dessus de la moyenne sans problème, il ne faut tout de même pas oublier quelques défauts techniques et son flagrant manque de scénario. Sans intérêt ? Non ! Mais pas aussi mémorable que cela aurait pu être…

Créée

le 21 nov. 2012

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