Les méchants Mutos contre Godzi l'ami des tout petits

Ça y est le nouveau Godzilla est arrivé, 60 ans après l'original et 16 ans après la version indigne de Emmerich, la bande annonce envoyait le pâté, je me suis donc précipité pour aller voir ça ... Et le constat est accablant, c'est purement et simplement une grosse arnaque ... Après toute cette promo autour du film, cette multitude de teasers (assez impressionnants en plus) on a vraiment la sensation de s'être fait avoir sur toute la ligne.

Pourtant l'introduction est vraiment réussie, le contexte est planté avec une très bonne musique, à ce moment là on s'emmitoufle dans notre fauteuil en se disant qu'on va passer un excellent moment, mais ça ne va pas durer longtemps et vite tourner court ... Autant je veux bien reconnaître que les personnages de Cranston et Binoche sont convaincants, mais l'action démarre trop rapidement avec l'incident de la centrale nucléaire, on est un peu cueillit à froid, s'en suit après une ellipse de 15 années, de nouveaux personnages entrent en scène et là c'est déjà la catastrophe, Aaron Taylor-Johnson est parti pour être le héros du film et ce type dégage autant de charisme qu'un bernard-l'hermite, aïe, et puis sa fiancée c'est pas mieux, elle est autant docteur que moi je suis moine shaolin, toute crédibilité est déjà perdue et on tombe dans la mièvrerie en plus. La ballade dans la zone dite "très exposée" aux radiations en blouson avec des gants scotchés est sidérante, il suffit de voir un documentaire sur Tchernobyl pour savoir que ça ne protège en rien, et le personnage de Cranston est sensé avoir un doctorat ... bref.
Difficile de parler de la suite sans spoiler, disons que le premier monstre apparaît comme ça paf ! On dirait un Balrog de Tolkien, et c'est ça qui m'énerve aussi un peu, car placer un contexte très réaliste pour ensuite le tourner au fantastique en une seconde sans palier de décompression ça fait drôle, il faut vraiment prendre un sacré recul. L'histoire se continue, d'un convenu assez impressionnant, l'écriture est mauvaise, les dialogues c'est le vide intersidéral, la musique est omniprésente durant les 2h et devient insupportable, on commence déjà a subir le film ...
Mais au fait, il est ou Godzilla ? C'est bien le titre du film pourtant ? C'est bien pour lui que je suis venu ! Et d'un coup de tsunami le voilou ! Et il prend bien soin de ne pas bousiller le pont en passant où il y a femmes et enfants, eh mais en fait il est cool Godzi ! Pas comme l'autre méchant de Muto ! Et oui là on a tout compris, le destructeur est devenu le sauveur, en fait on perd complètement la logique du film original, qu'est ce qui est passé par la tête des scénaristes ? Franchement c'est scandaleux ! Toute la communication autour de "Godzilla" était donc mensongère, rien que l'affiche du film est faussée, on le voit clairement comme le monstre puissant et dévastateur alors qu'en fait non (enfin si mais un peu involontairement, son but n'est pas de tout démolir).
Les combats entres créatures font penser directement à "Pacific Rim", et rend certainement hommage aux séries des versus que je n'ai pas vu, donc pour ça je ne critiquerais pas, c'est même d'ailleurs assez impressionnant visuellement, la post production a fait un très gros boulot, ce sont les premiers à saluer sur ce film, et c'est même d'ailleurs les seuls, mais bon il faut bien avouer que certains aspects de la réalisation de Gareth Edwards sont bons, voir très propres ...
Le final est vraiment consternant de mièvrerie insupportable et de bêtise scénaristique, le dernier plan est un gros doigt levé au spectateur, il manquait juste le message au générique "Merci d'avoir payé, maintenant veuillez évacuer la salle et surtout en dire du bien parce qu'il défonce sa race ce film !". Je sors du cinéma totalement désabusé, comme pas mal de monde autour de moi, soupirant et bougonnant.

"Godzilla" est pour moi l'échec retentissant de 2014, qui s'adresse vraiment au très jeune public ne cherchant qu'à profiter des effets spéciaux au cinéma, si vous vous attendez à un scénario construit et à une intrigue bien exploitée fuyez pauvres fous !!!

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le 14 mai 2014

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JimBo Lebowski

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